Chroniques Démos & Vinyles (AD114)

DEMOS
Older
Ces Rouennais ont ils seulement jamais entendu parler de Porcelain Bus ? Rien n’est moins sûr ! Le groupe Australien des années 80 est pourtant la première chose à nous être venue à l’esprit à peine entamée l’écoute de ces remarquables huit titres. Une ressemblance qui doit beaucoup à la voix précieuse du guitariste Gregory Masselie, évoquant irrésistiblement celle de Ian James, le vocaliste fiévreux de ces héros oubliés du catalogue Citadel. Trio sans bassiste, qui traficote chez les Feelies, Lou Reed et tous les bruits blancs de l’urban-rock. Avec élégance. Older a de l’épaisseur et du talent. La suite promet beaucoup. On reste aux aguets. [AF] myspace.com/older76


Red Eye Ball
Il a déjà été question de Red Eye Ball à la rubrique démo, y’ récidive ! Et rien de changé sur le fond, le trio de Jean-Jean, l’ex-Thompson Rollets, gardant la voie d’un binaire seventies un peu biscornu, flirtant avec l’héroïc-rock l’espace de « A Prix Discount », seule incursion francophone d’un répertoire majoritairement écrit en langue Anglaise. « Plain Things », le titre le plus abouti, et de convaincantes prestations publiques, laissent à penser qu’ils sont mûrs pour un vrai disque, dans un vrai studio. L’ordinateur ne fait pas tout ! [AF]  myspace.com/thereaflers
Alasèv
Has a taste of blood mixed with dust
Autoproduit

Mickael C. Alasèv est de ces songwriters qui semblent être nés en France par erreur, tant sa sensibilité et son talent sont évidemment marqués par la culture et les grands espaces de l’Amérique. Le titre de ce 2ème album est long mais juste : chaleur humaine, vitalité du dernier espoir, urgence de l’écorché qui se demande de quoi demain sera fait dans la chaleur étouffante du désert. La poussière soulevée par le vent d’une inspiration acoustique et épique à la fois donne du grain à la voix de Mickael, qui s’imagine entre grandeur et décadence, enchainant des aventures d’un autre temps, (quoiqu’intemporelles) de fils et de père, de meurtres et de drogues, de pluie et de chaleur. « Cette chaleur ! » comme scandait Bertrand Cantat (il semble des lustres de ça) et qui, s’il entend Mickael, peut être fier de son héritage. Quoique David Eugene Edwards pourrait en dire autant, puisque tout ici est en version originale. Alors pourquoi attendre plus longtemps pour écouter Alasèv et faire passer le mot que Lille est le nouvel Eldorado français musical (Laetitia Sheriff, The Nightcrawler, Jullian Angel…) [C] (http://alaseve.free.fr)
Eastern Committee
Autoproduit

« Eastern Committee est un jeune duo formé par Pedro et Julia, tous deux arrivés de Buenos Aires il y a à peine quelques mois. Ils ont déjà organisé des soirées Indie et fait jouer toute la scène locale Marseillaise. Mais surtout ils sont vraiment talentueux et pour moi de loin ce qui se fait de mieux dans le genre Folk-Indie-Rock dans le coin ». J’ai tenu à vérifier que cette présentation enthousiaste par Philippe Petit n’était pas usurpée. A l’écoute de ces 5 titres d’une langueur toute méditerranéenne, enregistrés à la maison, je confirme. Le duo prend même le temps d’adresser un clin d’œil à Mark E Smith. A découvrir d’urgence ! [C] (myspace.com/easterncommittee)
Hotel
Friendly Ghosts
Autoproduit

Hotel craque de partout comme sous le poids de siècles de souvenirs accumulés dans la tête trop jeune de David. Les lattes du plancher foulés par les fantômes de Jessie James et de sa bande nous emmènent loin de l’odeur de gaz oil et des préoccupations financières d’une Europe en plein déconfiture. On est avant la crise de 1929 : la guitare vient juste d’être électrifiée et on chante sous les porches des maisons, qui avec un ukulélé, un harmonica ou un tambourin. Quand la pluie nous fait rentrer à l’intérieur, on découvre une lapsteel, un xylophone et un phonogramme à côté de la batterie. On s’installe confortablement dans un fauteuil près du feu déjà allumé, se disant qu’on est moins malheureux qu’on veut bien le croire. On s’endort doucement, bercé par la voix de David et on se prend à rêver que Matt Ward met sur la platine quelques vieux disques du Velvet, de Will Oldham, Howe Gelb, The Mountain Goats… Sauf qu’on ne rêve pas, et que l’Hotel veille sur notre mémoire et notre imagination, pour qu’elle ne se laisse pas contaminer par la réalité du quotidien. [C] (www.hotel-music.net)


Erevan Tusk

Autoproduit

La première fois que j’ai entendu Erevan Tusk, j’ai pensé à l’Angleterre de la fin des années 90 qui sortait de l’hégémonie de la Britpop et n’était pas encore en plein revival post punk. Le duo de voix haut perchée et de fantôme plus près du niveau des pâquerettes m’a irrésistiblement rappelé Turin Brake (qui sortent un nouvel album ces jours-ci d’ailleurs) avec le souffle des grands espaces, suggéré par des guitares qui refusent la boîte à chaussure dans laquelle on voudrait les ranger. Assurément ce groupe parisien rame à contre sens de la mode actuelle des guitares sèches ou de la new wave minimaliste qui se partagent le haut de l’affiche. Ils n’en sont que plus intriguant et touchant, servis par un son chaud et un mix généreux signé Antoine Gaillet. A suivre ! [C] (myspace.com/erevantusk)

Stephane Hermlyn

Sebastiane
Autoproduit

Ah, la voix de Stephane Hermlyn ! Une voix d’or dans un monde de rockers brutaux, pourrait-on caricaturer, si le gars n’était pas aussi fan d’AC/DC que de Love. Donc, pour ceux qui ne connaissent pas les disques des Shredded Hermines de Nevers, revenons à cet album qui révèle cette voix de velours, chaude, habitée, lumineuse ou torturée selon l’humeur du morceau. Qu’ils soient en acoustique, banjo en bandoulière, oud ou mandoline sur les genoux, ou parés d’une électricité lacérée de riffs assassinés à la naissance, les 14 titres de « Sébastiane » montent les marches d’une rédemption douloureuse, mais nécessaire semble-t-il. La poésie de l’interprétation double celle des paroles, majoritairement en français. Stéphane ouvre les persiennes de son âme, tout en  essayant de ne pas ressasser les mêmes clichés des amours perdues et des défaites mal vécues. Il ne manque plus que la chaleur d’un son épaissi par un mastering adéquat pour que tout cela explose de rage et de larmes, passe de la déception au combat et permette à une nouvelle génération de découvrir ce bijou qui ne demande qu’à être sorti de son écrin pour voir le monde. [C] (arnogenevois@neuf.fr ou 06 62 23 38 12)
Gaspard Royant
You can have me (If you want to) EP
Autoproduit

Pas évident de chanter sous son propre nom une pop lyrique à la Ed Harcourt (en duo féminin pour se donner du cœur au ventre) ou une folk lumineuse, quand on est français et que sa musique sonne totalement anglaise, accent presque parfait à la clé. Gaspard Royant ne devrait pourtant pas ramer trop longtemps puisque l’un des titres de ce EP a été choisi comme bande son du dernier spot d’appel aux dons des Restos du Cœur. Espérons que ce choix, plutôt cohérent avec la générosité de son interprète aperçu sur scène, lui portera chance. [C] (www.gaspardroyant.com)

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VINYLES :
Burning Heads
Spread The Fire LP
Taf/Be Fast

Vous savez ce qu’on dit d’un petit déjeuner, que c’est le repas le plus important de la journée, et qu’il se doit de couvrir 25% des apports énergétiques quotidiens. Perso, de mon côté c’est un grand café, un jus d’oranges pressées, des céréales, un ou deux toasts et un album complet des Burning Heads. Ça tombe bien, les activistes de la Taf (Saint Jean de Védas, District Of Montpellier) viennent de livrer la version vinyle du dernier album des Burnings. Encore plus fort que l’ami Ricoré, l’ami du petit déjeuner. Le repressage reprend le même track listing que le groupe avait sorti en CD (et en téléchargement) sur son propre label Opposite. Soit, pour ceux qui auraient loupé un épisode, quinze titres punk rock où ça riffe et ça mélodise tout du long. A l’écoute de quelques passages bien old school, on sent bien que les Orléanais ont récemment usé les pneus de leurs vans de tournée aux-côtés des Germs ou des Adolescents ! La production est home made, mais le désavantage du manque de gros moyens devient un atout : la galette sent bon ce doux fumet de spontanéité, d’authenticité, d’investissement personnel et d’opiniâtreté. Un bon gros toast de plaisir, double face. [Gwardeath]

3 Headed Dog
s/t 12″ EP
Turborock

Si Abus était mensuel et que la rubrique n’existait pas déjà ailleurs, je ferais de ce maxi explosif mon disque  du mois. Faute de quoi, cela sera celui du trimestre ! Si l’on veut faire simple, on peut dire que 3 Headed Dog, c’est Dimi Déro Inc., sans Dimi justement, le trio restant – d’où 3 H.D. ! – s’étant lancé dans une aventure parallèle où ils font feu de tout bois. Les quatre titres enregistrés là, l’ont été lors d’un passage en Australie, synonyme  d’un son épais, dense et ravageur. Bénéficiant en la circonstance de l’aide bienvenues de copines locales, Penny Ikinger, ou Lillith Lane des Black Pony Express. D’une intensité qui les rapproche de New Christs, par exemple, avec des constructions sonores qui laissent admiratif.  « Bang Bang » ou « Collingwood », ça vous fouaille les tripes. Fuzz en plein vent !  Il y a de la puissance, du lyrisme et une force rare. On rêve maintenant de les voir sur scène. Si ce n’est pas trop demander. Bang Bang ! [AF]
Atomic Suplex
Rock’n’Roll Must Die 7″ EP
Frantic City Records

Vouloir la peau du rock ‘n’roll quand l’on pratique un garage rock à décorner les buffles, c’est un peu comme si un boucher réclamait l’avènement du tout végétarien. Un truc à y perdre son latin ! Atomic Suplex, c’est des Anglais récupérés par Frantic City, le label Rochelais, qui en connait un rayon en secousses barbares. Dont on a ici trois explosives illustrations mixées à la grenade et produites à la tronçonneuse. Carrément pris sur le vif. Saisissant ! [AF]
The Barracudas
Two Headed Dog / Teenage Head 7″ EP
Pop The Balloon

Un single des Barracudas dernière formule qui offre la particularité d’avoir – à chacun sa face – les deux seuls chanteurs des Flamin’ Groovies ayant réellement comptés. Chris Wilson pour une reprise studio géante du titre de Roky Erickson. Et Roy A Loney au revers, live à Paris en 2004, frôlant l’épilepsie sur son propre « Teenage Head », les ‘cudas, dans les deux cas, étant bien entendu représentés par Robin Wills et Jeremy Gluck, les vrais gardiens du temple. L’affaire ayant été confiée à Pop The Balloon, label minutieux s’il en est, le plumage est également sans fautes. A vos tirelires ! [AF]
The Dolipranes
s/t LP
Relaxomatic / Scanners / Wombats

Bon, on vous épargnera les mauvaises blagues qu’un nom pareil ne va pas manquer de susciter chez tous ceux qui ne se cassent jamais trop le fion pour noircir quelques lignes. Voila un autre groupe Marseillais qui pratique ce punk-rock osseux et coupant comme un taille-haie. Quasi incestueux et descendant indéniablement des Neurotic Swingers, Hatepinks ou autres Aggravation. Commentaires qui va peut être les faires s’étrangler de rage tant il est difficile pour un groupe, furieusement accroché à son beefsteak, d’imaginer une seule seconde ressembler à qui que se soit d’autre. Ce qui n’est pas obligatoirement un défaut ! Un disque bref, qui bombe le torse et plié dans le quart d’heure. Offert sous belle pochette d’une belliqueuse sobriété. A Marseille, retour vers le futur, on est en 2077 depuis déjà longtemps ! [AF]


Ed Mudshi

Hors Format 10  » EP
Autoproduction

Le titre est un bon résumé! Peu de formatage ici. Duo post-punkoïde Marseillais virant parfois noisecore et ce genre de turbin. Qui chante en français quelques textes vaguement surréalistes en répétant à l’infini conversation stérile dans la chanson du même nom. Des cabochards ! Avouons un petit faible pour l’extravagant Poi Poi Lai Lai  (j’ai pas de bras, pas de bras, pas de chocolat…) et une nuance d’incrédulité à l’écoute de « parents Hippies, enfants I-pods » curieux détournement où le cliché se ramasse à la brouette. Mais les mots de la fin, c’est encore leur version viscéralement poisseuse de la populaire rengaine voulant que, dixit, l’amour soit un bouquet de violettes. Eux n’y croient pas. De vilains insolents ! [AF] myspace.com/edmudshi


The Feeling of Love

OK Judge Revival LP
Kill Shaman Records

Un trio de Metz sur un label américain. Belle pochette au très énigmatique design. Noise-rock un peu freaky, façon Royal Trux parfois, pour l’accent comateux. Ou Jesus and Mary Chain en format ouaté. Un album qui a vite de vous happer. Rappelant Pavement à l’occasion, quand ça n’est pas Lou Reed, avec ou sans Velvet Underground. Un truc sinueux qui vous enveloppe à la sournoise. Pas spectaculaire de prime abord. Mais fichtrement efficace. Notons ce très bel appel à l’autogestion sécuritaire qu’est « Everybody Is his own cop tonight » ou le flottant « Young Jesus » qui ne déparerait pas au répertoire de Black Rebel Motorcycle Club. De la trouvaille et des idées. Voila des gens avec qui nous sommes heureux de faire connaissance ! [AF]
Formica
Sequels Suck 12″ EP
Inmybed Records

Une matière aussi noble que le formica, qui, ne l’oublions pas  révolutionnât l’habitat Français de l’après guerre – si facile d’entretien, disaient nos grands-mères – méritait bien un petit acte de dévotion. Ce sont des Rennais qui se sont portés volontaires pour la mission. St Roch, figure sacrée du brocanteur, les en remercie ! Second fait d’importance, le soutien logistique de Christophe Sourice, l’ex-Batteur des Thugs, mettant une nouvelle fois ses soniques compétences au service de la jeune génération. Avec Formica, on peut parler d’indie –rock, avancer les noms de Sonic Youth ou Pavement. Et souligner l’excellent tricot de guitares. Ainsi que l’irradiante teneur mélodique de l’ensemble. Bien joué. [AF]


The Hurly Burlies

No Money Back
Double Véhème Records

Somptueux garage-boogaloo taillé pour remuer du valseur et lever le coude. Une chose après l’autre, sinon, vous renversez la moitié du verre ! « No Money back », c’est quelque chose ! Avec un son d’orgue plus apaisant qu’un onguent,  un truc onctueux, comme on n’en avait plus entendu depuis, pfuuiiit…peut être le Spencer Davis Group ! C’est sournois comme effet, rampant. Et puis ça vous submerge. Du très efficacement exécuté, avec un chanteur à voix, c’est trop rare. Très belle pochette aussi. Un investissement sans risques ! [AF]
Irritones/ Rough Kids
Split 7″ EP
Crapoulet Records

Les Irritones sont au punk Marseillais, ce que Crosby, Stills, Nash and Young furent à la Woodstock génération, un super groupe ! Que du cador au press-book encombré ! Un Hatepinks, un Aggravation et même Polo des Holy Curse, jamais le dernier pour les chansons courtes et les accords nerveux ! Si vous aimez les groupes précités, vous aimerez les Irritones, sans cela ; allez mourir à Gardanne ! Au revers, les Rough Kids, viennent de Los Angeles, pour un exercice assez proche, ne manquant cependant pas d’évoquer les Briefs chez les pauvres d’esprit de mon espèce. Du punk-rock cool. On aura tout vu ! [AF]
Pierre Et Bastien
7″ EP
Autoproduction

Enregistré à Aubervilliers !, Tiens, nous qui pensions que là-bas, seul le rap, où ce qu’il en reste, avait droit de cité. Remarquez, vu la noir et mystérieuse présentation, ça sent un peu la clandestinité leur machin. Du basique viscéral qui, en français dans le texte, moque la crise boursière et l’abstinence. Quelques minutes de salutaire défoulement ! [AF] /myspace.com/pierreetbastien
Scarzello & Lys Slow Motion Orchestra
La Fée Aux Clochards 12″ EP
Radioactivity

Avec leurs trois bouts de ficelles habituelles, élégants saltimbanques, Lys et Scarzello ne fabriquent pourtant que velours et rubans. Champions de l’intuitif et de la poétique transversale, le couple nous conte des histoires à sa façon. Que se soit  sur fond de garage rock décharné ou en usant d’attrayants enfantillages à la Prévert, tel « Les Sélénites », cette fable à décrocher la lune, escortés à l’économie par le Slow Motion Orchestra qui sait parfaitement ce que souligner veut dire. Sorte de Barbara/Gainsbourg du pavé (« Aladin », « La peau dure ») pressant avec un détachement d’illusionniste de belles tranches d’urbanité. Et puis, il y a ce maxi et son coup de coude dévêtu envoyé à Roxy Music, aguichante vitrine pour circonvenir le trop distrait passant. Alors là, si « La Fée aux Clochards » se joue du caniveau et du regard jeté sur ceux que l’on ne voit plus, « Le dernier des tailleurs de pierre », épique biographie des années folles, est un petit sommet abrasivement tricoté avec l’aide partielle des Wonky Monkees. Un truc tatoué à la vraie vie, ultime et déroutant voile d’ombre sur un univers d’apparente légèreté. Brouiller les pistes est leur dernier secret ! [AF] myspace.com/scarzellolys
The Skeptics
s/t 7″ EP 4titres
Frantic City Records

C’est la mort des studios, un machin pareil ! Enregistré dans une piaule. Véritable incitation à l’agoraphobie. Si tout le monde s’y met, c’est des pans entiers de l’industrie du divertissement qui vont s’effondrer…des files d’attente à l’ANPE…des suicides par dizaine…un truc qui noircit l’horizon ! Bon, après faut relativiser, le garage des (du) Skeptics, on sent bien qu’il n’est pas passé par la case Gold Star, le cahier des charges, là, c’est plutôt Back From The Grave. Cru mais plaisant. Joli voyage en chambre ! [AF]
Teenage Moonlight Borderliners / Viscous Brothers
Split 7″ EP
Pouet! Shallplatten

Garage punk’n’roll produit par Lo’ Spider ! Donc ça griffe, ça pigne et ça distortionne. Après, la pochette est tellement austère que l’on ne comprend rien à qui fait quoi. Je ne dois pas avoir le produit fini ! En résumé, du garage qui monte à l’abordage et ne fait pas de prisonniers. Parfait pour mesurer rétroactivement l’étendue des dégâts commis par les Gories, les Oblivians ou les absolutistes du catalogue Dead Beat ! Planquez les derniers-nés ! [AF]
Wreckless Eric & Amy Rigby
Bobblehead Doll / Teflon Wok 7″EP
Autoproduction

Une face pour elle, une face pour lui ! Amy Rigby, compositrice largement sous estimée, s’amuse ici de ces chiens en peluches, têtes perpétuellement ballantes et utilisés comme douteuse décoration à l’intérieur de certaines voitures. On a les noms !  Prétexte à une pop-song étincelante, enrichie d’harmonies qui rappellent son amour des Byrds, de Jackie de Shannon et de toute cette pop céleste des mid-sixties. Sans revival aucun, tant la prod’ ingénieuse ramène à aujourd’hui. Même constat au revers où Eric prend le relais, chantant « Teflon Wok » d’une vois lointaine et brumeuse. Belle cascade débridée. Proto psychédélique. Le couple a de la ressource. Inventeur du Cussac Sound ! Pérennisé par ce 45t d’une inégalable économie de présentation. Qui ne compte pas une seule seconde de trop. Le vrai talent n’a pas d’âge. On ne le répétera jamais assez. [AF] myspace.com/wrecklessericamyrigby
Harvey Milk / Wildildlife
Split 7″ EP
Volcom Split Series

Jusqu’ici la série de 7″ lancée par Volcom était gentiment dispensable, malgré la présence de chouettes groupes à l’affiche. La donne change directement aujourd’hui avec ce split, qui réunit quand même deux des groupes à la fois les plus passionants de ces dernières années et cruellement ignorés (même si HydraHead aidant, Harvey Milk s’en sort mieux). Ceux-ci lâchent un morceau magnifique, plombé et léthargique, à crever de déprime alcoolique tardive et grandiose, de la trempe de leur plus belles balades éparpillées ça et là dans leur discographie, toujours cruellement vraies et poignantes. On tourne seulement parce qu’on se rappelle que de l’autre coté aussi, le groupe est fantastique. Le morceau ici l’est moins, psychédélisme houleux au son un poil étouffé, mais sans les digressions métalliques trop droguées pour êtres réelles qui plaçaient directement SIX au rang d’over the top absolu. Le morceau s’arrête au moment où il semblait prêt à partir en vrille et c’est un peu dommage, mais reste bien en haut du panier des trips hallucinés actuels. Excellent split. [LM]
Plebeian Grandstand
How Hate Is Hard To Define LP
Throaruiner/Lacrymal

Violent, plus noir que noir, sans la moindre parcelle de lumière à filtrer pour y voir plus clair, sans le plus petit morceau de prise auquel s’accrocher au première écoutes. Méchant. Alors bien sûr, c’est son coté diamant noir emo définition You Fail Me sur la fin du fantastique morceau qui clos la première face, Easy To Hate/Hard To Define qui m’a directement scotché et durablement, le genre de passage frissons/lacération  dont on a du mal à se défaire. Écoutes se faisant, le chaos a pris forme, en plein Diégèse de Dead For a Minute au son monstrueux de saturation omniprésente, et haine viscérale déversée via un un hardcore noir de jais, peint d’une ambiance à ne pas faire sourire une seconde, aussi véloce que massif, tordu que foudroyant. L’artwork est on ne peut plus en phase avec la musique, le lp est de classe totale, et la progression depuis leur premier mini est fulgurante, l’album ultime. [LM]
Seamonster

Two 
Birds EP
Gold Robot Records/Royal Rhino Flying Records/Martyrs of Pop

Après avoir fait une cassette démo, un EP et un album, voici un nouvel EP 5 titres gravé dans un vinyle blanc par le dessinateur Todd Webb. Ce groupe de Virginia Beach (qui existe depuis 2005) mélange folk et pop, à partir d’instruments en mauvais état, ce qui donne une sonorité bricolée bricolé avec 3 bouts de ficelle des plus touchantes. La musique « bon enfant » de Seamonster a un côté fragile qui fait plaisir à entendre, avec comme atout essentiel: la mélodie pop. Comme si les Byrds jouaient avec Beat Happening chez des potes en attendant le diner. [PL]

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