Free Music Festival – Montendre – 1&2 Juillet 2011

Cela fait onze éditions que le Free Music Festival traîne sa programmation sur les bords du Lac de Montendre (Charente-Maritime) et, pour la première fois, celui-ci affiche complet avec 18000 personnes réparties sur deux jours. Avec des billets à bas prix, une programmation éclectique et variée, une proximité des grandes villes (Angoulême, Bordeaux…) et un site attractif malgré la poussière omniprésente, le festival présente tous les atouts pour débuter l’été dans de bonnes conditions. Quelques moins cependant avec un camping sauvage sympathique pour l’ambiance mais toujours ouvert à des non-festivaliers des plus filous, et certains groupes dont la teneur (Yaël Naïm) ou le manque de qualité (Dagoba) prêtent à débattre.

L’arrivée du vendredi se fait dans le désordre le plus total et la perte de temps la plus effective. Dommage pour Hello Bye Bye, le projet le plus récent de DJ Moule (ex-Mouloud et Mobil Session Team) et La Caravane Passe. Le plateau reggae est des plus riches avec une triplette Max Romeo/The Congos/Lee Scratch Perry. Soit respectivement pour les plus ignares d’entre vous, l’un des derniers rois du reggae roots aussi connu pour avoir été samplé par The Prodigy et Jay-Z, le trio vocal le plus intéressant encore en activité, et surtout l’un des producteurs les plus cintrés de tous les temps. Lee Perry n’est pas adepte des armes comme Phil Spector mais est suffisamment punk et libertaire pour brûler son studio et ses bandes pour éviter qu’ils ne soient récupérés par les amateurs de billets verts. La version officielle met toujours ça sur le dos de la santé mentale du parrain du dub. Un peu court dans cette configuration, mais on comprend pourquoi vu l’âge avancé de certains des protagonistes.

Le lendemain c’est l’italien Alborosie qui se collera à la virgule reggae, avec plus de rythme mais moins d’âme.

Gotan Project arrive à charmer les festivaliers avec leur maelström de tango et de sons électroniques. WAT ne s’en sortent pas aussi bien mais chauffent la foule pour Chinese Man. Le collectif trip-hop français est aussi en forme que le public les attendant, et la présence des trois MC’s appuie leur musique dansante sur fond de vidéo-projections. Première tuerie du festival avant la boucherie sonique d’Atari Teenage Riot.

Le groupe s’est reformé autour d’Alec Empire, Nic Endo et du nouveau venu CX KiDTRONiK, aperçu aux côtés d’Anti-Pop Consortium et de Saul Williams. Le trio est toujours aussi violent et fascinant. Boules quiès de rigueur et épilepsie en option. Les tympans et les genoux saignent. De quoi couper l’envie d’aller chercher des murs de son aux alentours du site.

Le samedi commence à la cool avec le collectif de DJ’s Scratch Bandits Crew et le yougoslave Goran Bregović, avant de céder aux bourrasques punk des bruyants Tagada Jones. The Dø attaquent sur la petite scène. Oubliez On my shoulders, ce n’est plus vraiment d’actualité, tant le groupe a évolué vers des terrains moins pop-friendly. Et c’est du très bon en live, scotchant les plus réticents venus voir le Wu-Tang Clan, même sur Too Insistent.

Oui le Wu-Tang était là, avec son show calibré à l’américaine, forcément. C’est sympa de revoir Ghostface Killah et consorts en forme et bien en place, mais le flow toxique d’ODB manque à l’édifice, et ce malgré la cover de Shimmy Shimmy Ya et la bonne volonté du reste du groupe.

Ne nous mentons pas, Hilight Tribe jouent de la musique de drogués un peu répétitive, mais ils savent y faire. Les fumeurs de joints sont donc partis en trance avant de redescendre vers le son drum’n’bass musclé de La Phaze. Les angevins, bien que plus calmes qu’à leurs débuts, frappent fort et hypnotisent. La foule suit, avant d’achever leurs neurones restants durant le dj-set de South Central mêlant classiques électroniques et remixes, notamment du superbe If I Can’t Hold You Tonight des américains de Desire. Trop de poussière et de fatigue auront raison des envies de finir le festival devant un mur d’enceintes crachant de l’électronique bourrine. On se contentera d’écouter le « boum-boum » des basses depuis la tente.

Deux jours de grand soleil pour une manifestation humble et agréable, avec toujours un système de roulements permettant aux prestations des groupes de ne pas se chevaucher, le Free Music Festival a gagné une nouvelle dimension. Reste à savoir quelle évolution suivra l’évènement charentais.

William Kloz

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2 réponses à Free Music Festival – Montendre – 1&2 Juillet 2011

  1. Reb dit :

    Dagoba a été si mauvais que ça ?

  2. William dit :

    Plutôt oui…

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