Mercredi 20 juillet. Un jour d’été particulièrement pourri. De grosses gouttes s’abattent sur les trottoirs bordelais. Les vacances démarrent mal. La circulation est bloquée (comme toujours dans cette ville fâchée avec la pluie). Les voitures sont agglutinées les unes aux autres. Les cyclistes se faufilent. Les piétons sont blasés. Le temps passe. Le risque de perdre gros grandit. Quelques minutes auparavant, un SMS est tombé du ciel (merci Will) : Metronomy va passer au Café Brun dans un peu plus d’une heure et seuls les premiers arrivés pourront entrer. Incroyable. Fou. Impossible. Une énorme blague ? Non (certains croient encore que c’est le cas). Genèse du casse du siècle (je m’emballe) : plusieurs bars se sont livrés une bataille sans merci sur Facebook pour attirer le génial groupe anglais dont la venue est financée par MTV. And the winner is… Ellipse. Trente personnes attendent devant les portes. C’est bien parti. Tous les « invités » toisent ceux qui ne le sont pas et s’engouffrent dans la salle. Potentiellement cruel. Deuxième ellipse. À l’intérieur (magie !), les effluves de bière flottent et électrisent les heureux élus (oui, certains sont restés dehors). Il fait chaud. Les téléphones/appareils photos/plateformes d’accès à tous les réseaux sociaux (Et Google + alors ?) sont prêts. Un cliché de Metronomy avec un super statut, du genre « J’y étais ! », ça claque, non ? Corinnnnnneeeeeeeeee ! Le mini show (5 chansons selon la police, 6 selon les manifestants, 7 selon Sud Ouest) démarre fort. L’équipement est ultra minimaliste mais ça marche ! Le quatuor semble s’amuser. Les fans (une toute petite centaine de personnes) sont aux anges. On rigole beaucoup, on boit pas mal, on sue un peu. The Bayyyyyyyy ! Désolé. Stop. C’était trop bon. Trop improbable. Cette première semaine loin du taff est sauvée.
Guillaume Cauchois
