Rock En Seine – 26, 27 & 28 Aout @ Paris

Comme tous les ans les festivités estivales se concluent avec Rock en Seine. Le domaine de St Cloud accueille les festivaliés avec une nouveauté, une quatrième scène (la scène pression live), des l’entrée, coincée entre des arbres et un mur, ce qui lui donne un petit côté salle de concert plutôt sympa quasi intimiste et très loin de l’ambiance des trois autres grosses scènes.

C’est vendredi et vu que les vacances sont terminées, ce n’est que pour The Kills que je débarque sur le site. Egaux à eux-mêmes, Alison et Jamie s’emparent de la grande scène et balancent leur rock minimaliste à la perfection et sans fioriture, sauf sur un morceau ou deux femmes viendront faire les choeurs, ce qui est, à mon avis, totalement inutile et n’amène rien au titre. Enfin bref…. C’est toujours agréable de voir The Kills, mais la grande scène les bouffent et fait disparaître cette tension sensuelle qu’ils peuvent dégager. Le temps de prendre une bière et les Foo Fighters arrivent sous les ovations. Dave Grohl fait le show et le fait très bien. La communication avec le public est assez incroyable, juste un regard suffit à faire marrer tout le monde, le public chante les titres du début à la fin et bluff même le groupe sur certains morceaux. Même si on n’adhère pas à la musique on se fait prendre dans ce véritable spectacle, avec blagues, bain de foule et battle de solo « comique » entre Dave et Chris Shiflett (ex guitariste de No Use For A Name). Comme le dit si bien Dave « Ca fait longtemps qu’on a pas jouer à Paris donc tant qu’on ne nous dit pas de partir, on reste ! », ce qui donne un concert de deux heures non-stop. Les nouveaux morceaux y passent et ils sont calibrés pour les festival ou les stades. La déception est grande car aucun morceau du premier album n’est joué ! Auraient-ils renié leur passé plus hargneux et moins chansons pour adolescentes? Le concert s’engouffre donc dans une suite de balades qui font chanter le public, la tension redescend pendant quelques temps puis remonte sur les derniers morceaux. Le groupe quitte la scène, la pluie commence a s’en mêler, il est temps de rentrer avec le sourire aux lèvres.

Le lendemain je n’aurai raté pour rien au monde le concert de Wu Lyf, sensation du moment venant de Manchester (vu l’accent on ne peut pas se tromper…). Pour une fois que la « hype » s’empare d’un bon groupe autant en profiter. Les quatres mancuniens ont cultivé depuis leur début une part de mystère autour du groupe, faisant de leurs fans une véritable armée, et les petits soldats (par l’âge surtout) sont au rendez-vous, agglutinés devant la scène, chantant les paroles alors que le groupe n’est pas encore là. En concert la voix du chanteur est telle que sur disque, rugueuse et pleine d’émotion en même temps. Tous les titres sonnent comme des hymnes et le public scande les paroles à plein poumons. Le concert est absolument parfait ou oublie presque qu’il se déroule dans un festival tant la proximité avec le groupe se fait naturellement. Bon, on va pas se voiler la face, Wu Lyf se la pète grave ! Ils se déplacent sur scène avec un air nonchalant, mais c’est ce qui fait leur charme, cette petite touche rock’n'roll/« on s’en branle » fait plaisir à voir, et surtout, ça marche auprès de leur public féminin qui hurle dès qu’un des membres enlève son t-shirt.

En parlant d’enlever son t-shirt, Wu -Lyf se termine et il est temps d’aller prendre sa claque devant le groupe le plus allumé du moment Sexy Sushi. Le plan de la soirée était : Wu-Lyf, la moitié du set de Sexy Sushi puis Arctic Monkey. Il ne sera pas exécuté à la lettre car une fois qu’on est scotché devant Rebeka Warrior et Mitch Silver il est difficile de partir. Au programme, slam de Rebeka dès le deuxième titre (et à de très nombreuses reprises pendant le concert), scène envahie par une dizaine de spectateurs et spectatrices légèrement vêtus, un lutteur masqué mexicain en string rouge (Cyril) qui explose des arbustes sur scène, un bourreau qui se déplace de façon menaçante avec une cravache et qui se fera fouetter avec un rose par le lutteur. Rebeka grimpe sur la structure de la scène et se met torse nu avec du scotch sur les tétons, une fille est sein nu dans la foule…. une soirée tout ce qu’il y a de plus banale… Oui, Sexy Sushi c’est une expérience à vivre et à revivre, la folie parcourt la foule et n’oublie personne. Le concert d’Arctic Monkey se déroule en parallèle sur la grande scène et Rebeka Warrior, tout en finesse, « Ils peuvent pas fermer leur gueule sur la grande scène ? En plus c’est ces enculés d’Arctic Monkey ! A mort Artic Monkey !! » La foule scandera en se marrant « A Mort Arctic Monkey ! » avec un grand plaisir.

Juste le temps de courir pour voir les derniers titres d’Artic Monkey, mais après la fête et la décadence, se retrouver avec 30000 personnes pour regarder des mecs qui ne bougent pas sur scène c’est dur… la motivation part et la sortie nous ouvre les bras.

Le dimanche sera plus tranquille car seuls les concerts de The Horrors et Deftones sont dans mon programme. L’arrivée tardive sur le site me fera rater un partie du set de The Horrors. Leur dernier album ne m’a pas trop convaincu, étant un grand fan du premier et plus sombre « Strange House », et les quelques titres que je verrais me décevront. Mais d’après les échos que j’ai eus par la suite, les fans de « Skying » (petit dernier du groupe) ont passé un excellent moment. On me dit aussi que j’ai bien fait de sécher le concert pitoyable de The La’s qui ont massacré leur morceaux en beauté.

Fini la rigolade car Deftones va bientôt mettre le feu à St Cloud, tout d’un coup je me sens moins vieux que pour les précédent concerts, les trentenaires sont de sortie pour voir la bande de Chino Moreno. Il entre sur scène en courant et en sautant partout, il annonce directement la couleur. Deftones n’est pas la pour faire de la figuration. Perché sur sa petite estrade, Chino enflamme le public. Rien ne sera oublié dans leur setlist ils joueront autant de titres du premier que du dernier album, des morceaux bien métal « bored », « 7 Swords » et des plus calmes des derniers albums et de « White Pony ». Chino bleuf par sa voix, qu’il peut toujours aussi bien moduler dans le gutural, que dans le sensuel et par son énergie. Une heure de concert intense qui montre un fois de plus que Deftones est bien le seul groupe issu de la scène « néo-métal » à avoir su évoluer sans tomber dans les clichés de leurs collègues des années 90 (Korn et Limp Bizkit en tête du grand ridicule) et surtout ils ont encore une patate incroyable !

Fin de Rock en Seine, merci à la programmation et à l’organisation pour nous avoir offert, encore une fois, 3 jours impeccables.

Des photos ici: http://rockcover.over-blog.com/

Lo

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