En 3 films ( « Drive », « Crazy Stupid Love », « Les Marches de la Gloire »), Ryan Gosling est devenu l’acteur le plus hot d’un système hollywoodien qui aime à manger ses enfants une fois le buzz passé. Ex camarade de jeu chez Mickey de Britney ou Justin, le jeune canadien sait très vite que son idée du cinéma passera plus par les séries B et les réalisateurs indépendants que par les blockbusters sans âme qu’Orlando Bloom refuse. Après avoir marqué les esprits dans le charmant « Half Nelson » (Ryan Fleck, 2007), Ryan se lance dans une comédie musicale macabre, Dead Man’s Bones, dont il compose les morceaux avec son acolyte, Zach Shields, mais qui n’aboutira jamais. Conscient que les morceaux écrits valent le détour, le duo sort alors cet album en 2009, entouré d’une chorale, le Silverlake Conservatory of Music Children’s Choir ! Bande son parfaite pour un film de Tim Burton, le disque fait la part belle aux ambiances fantomatiques, aux voix menaçantes et aux choeurs enfantins , comme perdus au milieu d’une fête d’anniversaire dans un château hanté. Loin d’être sinistre, les compositions dégagent même une certaine euphorie (qu’on retrouvera un peu plus tard chez Edward Sharpe & The Magnetic Zeros), créant cette ambiance troublante du début à la fin d’un disque jamais trop théâtral où les deux hommes se partagent tous les instruments. Le groupe s’octroie même quelques morceaux pop (Pa Pa Power, Lose Your Soul) que ne renieraient pas Damon Albarn ou le Danger Mouse de Dark Night of The Soul, illuminant l’ensemble de ce grand bal gothique. La fête semble triste mais sous les masques les enfants ne se sont jamais autant amusé. Passé injustement inaperçu à l’époque, il semblerait que ce soit le moment idéal pour redécouvrir cet album majeur de 2009 et un artiste à la palette aussi riche que passionnante.
Fabrice Bonnet
