Festival Stomping at Secret Place / Report

@Secret Place, Saint-Jean-de-Védas (34), les 10 et 14 décembre 2011

Batmobile + Lord Fester Combo + Les Stèles

Des tentes avec des stands divers et variés, des naïades glamour et un public de rockeurs  purs et durs, faut voir aussi les sacrées affiches pour deux jours de folie si on est accro au psycho et au rockab’ ; ça démarre plutôt bien avec les locaux des Stèles, trio de surf music solide affublé de masques horrifiques et autre chapeau haut-de-forme et qui va faire péter un set aux mélodies classiques et à l’efficacité optimum, au détriment d’une communication très discrète avec le public. Si on sent celui-ci en partie désabusé par le côté instrumental des Stèles, ceux qui adhèrent le font sans réserves. Un bon groupe de scène à suivre de plus.

La pause ne va pas laisser indifférent, il doit encore rester des yeux et des mâchoires dans les graviers de la Place tant la divine pin-up Sherry BB en a fait tomber partout avec son numéro spécialement sexy. On en a froid pour elle, quel courage, et quel plaisir que nous ne boudons pas.

La tension monte d’un cran quand le Lord Fester Combo (comprenant en son sein, forcément généreux, le guitariste et excellent dessinateur Fred Beltran ainsi que le batteur des Washington Dead Cats) monte sur scène et envoie version rafale sonique une sélection de morceaux à la croisée country / blues / rock, inventant une époque où Robert Johnson, totalement fraca, aurait essayé juste après la signature du contrat avec le Diable de devancer Johnny Cash et Carl Perkins dans la course du rock’n'roll un stetson sur la tête et dedans la machine à voyager dans le temps. Lord Fester défouraille méchamment avec sa gratte et le moins que l’on puisse dire est que sa formation lui assure un accompagnement en titane, les trois auront soufflé sur les braises pour au final enflammer un public qui maintenant attend Batmobile de pied ferme. Franchement, à leur place on pourrait se demander si lever la barre encore plus haut ne va pas faire mal aux os, Lord Fester a déchiré !

Right après le deuxième passage de Sherry BB, coup de chaleur, et Batmobile a vu le péril et attaque direct au moyen de son légendaire psychobilly destroy. L’entente dans l’équipe fait beaucoup en terme d’osmose, rappelons que le groupe né en 1983 conserve (dans du formol ?) les mêmes membres depuis le début et expédie ses concerts de manière assez enragée. En effet le public survolté ne met pas dix minutes à se lancer dans la bataille et la Secret Place, bien garnie pour l’occasion, en tremble sûrement sur ses fondations. Le trio (guitare + contrebasse atomique + batterie) se démène et convertit de nombreuses ouailles à son univers horrifico-série B avec une longue sélection de ses plus grands succès. C’est un parterre passablement secoué qui reprend le chemin des bagnoles, un peu avec la démarche des zombies que le groupe décrit invariablement sur ses disques. Excellente soirée, et mercredi, c’est avec un révérend que l’on a pris rendez-vous. Exorcisme en vue ?

Reverend Horton Heat + The Brains + The Phantom Rockers

Deuxième round et une fois de plus le public s’est déplacé pour la grand’ messe ! On prend le même cadre façon Bronco Billy et on recommence, Tcho fait craquer ses classiques sur la platine extérieure, Sherry BB est de retour aussi pour coller de la buée sur les rétines mais voilà les québécois de The Brains sur les planches, pas de surprise quand on connaît la faculté qu’a le cerveau de faire bouger les membres. Si question style, les morceaux s’apparenteraient plus à un judicieux mélange entre rockabilly, psycho et punk mélodique à l’américaine, le public n’en a cure et offre un accueil chaleureux, même si on n’est pas encore dans le cratère du volcan, ceux qui bougent le font avec conviction. Et quand l’impression de voir Nashville Pussy jouer les Stray Cats se fait parfois un peu plus de place dans l’esprit, c’est derechef que l’assemblée chantera les choeurs que lui demande un chanteur au regard troublant. Carton plein donc pour les Brains qui auraient mérité un poil plus de monde et de chaleur générale, mais ne chinoisons pas, le résultat est là, rendez-vous chez l’ostéo.

Les Phantom Rockers ont du coup la lourde charge de faire aussi bien, et quand ils déboulent, visiblement motivés par l’ambiance générale, la contrebasse claque tel un fouet rythmique implacable pour une prestation psychobilly des familles, le groupe pioche dans ses nombreux albums pour concocter une set-list qui met tout le monde d’accord. En vingt ans de tournées, les Rockeurs Fantômes ont appris à tenir une scène, un chanteur-contrebassiste titanesque, ça c’est la classe intégrale !

L’ostéo, death-y-dément, ne sera pas appelé pour rien quand, impérial après une entrée en matière théâtrale à la façon péplum, le Reverend fait son entrée, un trio légendaire qui n’a pas l’habitude de faire semblant de jouer et qui, constatant la ferveur qui règne dans la salle, déchaîne les Enfers de façon motörheadienne. Car franchement si on peut à proprement parler de psycho classique, on pourrait aussi bien parler de speed-rock oecuménique, de trashobilly frénétique ou bien d’une chaise hell’ectrique musicale tant les zélotes du rock qui peuplent la fosse semblent possédés. Et au lieu de la jouer court comme souvent le groupe s’y amuse, sans oublier que le promoteur semble s’être fait la malle avec la caisse de la tournée (véridique), pendant une bonne heure et demie le son s’abat, infernal, pour la plus grande joie de tous ! It’s a Psychobilly Freakout!!!!!

Ged

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Une réponse à Festival Stomping at Secret Place / Report

  1. Ged dit :

    Les photos sont signées Tiziana Annesi !

    [http://www.tiziana-annesi.com/]

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