En ce 7 juillet, Amnéville et le Sonisphère nous accueillent sous le soleil. Les festivaliers sont la depuis un bon moment vu l’état d’ébriété avancé de certains. Un mec est déguisé en Denver le Dinosaure, les fans de Marilyn Manson sont sur leur 31 (costumes militaires gothiques limite gestapo et tenu de combat façon CRS), un type se balade en slip et le défilé de t-shirt vintage métal est en marche, c’est bon, on peut commencer l’esprit tranquille.
Les concerts débutent de façon faiblarde avec I Killed The Prom Queen et Black Stone Cherry qui ne déclencheront pas la folie. Pour cela il faudra attendre que Machine Head entre sur scène. Plus motivé que jamais, ils font honneur à l’ensemble de leur discographie en piochant quasiment dans tous les albums. Un set de 8 titres (« This is the End », « Davidian », « Old », « Imperium », « Beautiful Mourning », « Locust » « Aesthetics of Hate » et « Halo ») court et d’une efficacité ravageuse qui enflamme la salle. Les fans sont venus et attendent le révérend Manson au garde à vous, mais voila c’est chiant… Manson à l’air totalement saoul, il chante à côté de la plaque avec une voix dégueulasse et ses musiciens ne l’aident pas, foirant tous les tubes jusqu’à carrément zappé les solos de guitares. Le concert se fait avec le minimum d’artifice possible, trois chapeaux, un parapluie avec des lumières, trois pauvres flocons de fausse neige, un lâché de ballons (4…) raté et le fameux pupitre sur Antichrist Superstar. Le problème c’est que Manson sans le coté théâtral on se fait chier … Il arrive un moment dans une carrière ou il faut arrêter, ce moment semble être venu.
Le temps de se nourrir dans un restaurant américain et on enchaine avec le concert du week end, Faith No More. Le niveau passe directement quelques crans au dessus. Le groupe, de blanc vêtus, arrive sur une scène totalement blanche et fleuries. Mike Patton est assez incroyable sur scène, modulant sa voix avec une aisance bluffante et faisant véritablement le show. Tout est carré, le groupe dégage une bonne humeur communicative et déroule une playlist impeccable en incluant quelque bonus comme cette reprise de « Et moi, et moi, et moi » de Jacques Dutronc magnifiquement glissée dans « Midlife Crisis » et une reprise hallucinante de « Niggers In Paris » De Jay-Z et Kanye West pour clôturer le set.
La journée du Dimanche a du être un cauchemar pour les organisateurs avec l’annulation d’Evanescence qui était la tête d’affiche (ce n’est pas plus mal pour nos pauvres oreilles qui auraient souffert en écoutant cet horrible groupe) et la pluie mêlée au vent qui a entraîné l’annulation de tous les concerts extérieur dont Baroness. Le publique n’étaient donc pas venu nombreux et la salle était à moitié rempli. Heureusement les concerts du jour ont mis un bon bordel avec The Darkness en ouverture. Excellent groupe de scène avec un chanteur tout droit sorti des années glam rock, pantalon moulant bariolé de couleurs, passage dans la foule sur les épaules d’un roadies et des pauses plus incroyable les unes que les autres. Il fallait ça pour déridé le publique qui semblait morose. Le prochain groupe est attendu avec impatience, dirigée de main de maitre par Max Cavalera, Soulfly, c’est une machine de guerre ! Pogo monstrueux, circle pit dantesque et wall of death à faire pâlir Braveheart. Toujours dans le trip tribus Max fait monter Zion (le fiston) et Richie (le neveu) Cavalera sur scène pour interpréter « Revengeance » à trois voix pour un des moments fort du concert. Les classiques de Sepultura « Refuse/Resist » et « Roots Bloody Roots » enflamment la salle. Les prochains sur la liste c’est Wolfmother et après Soulfly on se dit que ça va être dur de passer face à un public aussi excité par tant de déflagrations, mais les Australiens ne se laissent pas impressionner et nous font un set rock d’une heure qui restera dans le moment fort du festival.
Laurent Castagné
Photos par Manu Wino: http://manuwino.wordpress.com/
