FREAKSHOW FESTIVAL – 30 & 31 août 2013

Ça n’est pas pour faire mon malin mais la dernière fois que je suis allé à un festival pour des raisons non professionnelles, c’était Reading 1993, ceci pour dire que normalement les festivals c’est pas mon truc.

Le Chômage pour démarrer très fort ! À force d’écouter leur album, j’étais impatient et je n’ai pas été déçu. Sur scène, le quatuor balance son mélange personnel Post Punk ‘cold’ avec une énergie énorme, poussée par un chant colérique très puissant ; ça arrive à la limite du Post Hardcore. Un démarrage en trombe !

x25x inaugure le grand chapiteau avec son putain de groove bruyant et heurté qui vous lessive le cerveau jusqu’à ce que votre corps se mette à prendre le dessus et s’agite tout seul. Pas facile de qualifier leur musique : Noisy / Post core… Avec un gros art du contretemps et de la brisure de rythme, tout en maintenant une tension et une énergie qu’ils transfèrent au public. Une énorme découverte !

2 Boules Vanille, c’est deux batteurs sur scène, ça faisait très longtemps que je n’avais pas vu cette configuration, ce qui est très étonnant tant elle donne de puissance et permet de se défouler. Même si la musicalité n’est pas absente de leur set, grâce à quelques boucles et sons électroniques, qui ne sont pas envahissants mais servent la cohésion. La deuxième grosse découverte du vendredi ! Un vrai rush de plaisir.

Crédit Photo : Marie-Samantha Salvy

Cheveu, avec sa nouvelle configuration pour son nouvel album : 2 claviers, une guitare, et beaucoup de micros pour beaucoup d’effets sur les voix. Ça a totalement fait changer l’ambiance du festival : ça ondule, ça gigote, chacun tente sa propre chorégraphie. Durant sa prestation très construite le trio joue de ses effets pour ravir le public.

Crash Normal : souvent trépidant, le duo de survivants donne du bonheur à se trémousser. Dans ce registre qui n’appartient qu’à eux, ils remplissent le chapiteau de vagues de gens qui ondulent. Je sais pas comment je me suis débrouillé pour ne jamais les avoir vu en live jusqu’ici mais l’attente n’a pas fait baisser le plaisir. Au contraire !

Avec son Indie Garage Bricolo (mais jamais vain), JC Satàn gonflé d’adrénaline balancent un concert tellurique qui, tel un train fou lancé à plein régime, bouscule tout sur son passage ! Brutal, rapide et jubilatoire ! Quel pied. J’attendais de les voir sur scène après la grosse claque reçue dans un bar à Annecy il y a 4 ans. Sérieusement, une grande scène, ça leur va bien aussi ! Très bien ! Très très bien !

Unas, comme son nom l’indique, est seul sur une scène qu’il arpente micro en main en hurlant par-dessus une sorte d’Electro Clash bien sal. Gros succès.

On s’achève avec Le Prince Harry, qui bouscule sur scène le bel ordonnancement Electro Punk Wave de leur album sorti chez Teenage Menopause Rds, avec son enthousiasme et sa fureur juvénile. Une bonne première fin !

Deux chapiteaux, des groupes qui s’enchaînent sans temps mort et un bon plateau technique qui assure fort (notamment au niveau de la façon d’éclairer les groupes, ce qui est souvent le point très faible des concerts en France. Là on est au bord du grandiose : ça fait plaisir).  Un festival atypique avec un public qui est là pour LA seule bonne raison : la musique !
Un des trucs formidables du Freakshow Festival, c’est que le site est très mal couvert pour toutes ces saletés de portables (tél et ordi), ce qui dispense, pour l’instant, des gens qui parlent à leurs potes pendant les concerts. Quel pied !

Crédit Photo : Marie-Samantha Salvy

Samedi : soleil, campagne, plein de gens sympas (on a passé la journée avec King Salami & the Cumberland 3, c’est dingue comme le temps passe vite quand on est en bonne compagnie), pas mal de Maury (une sorte de vin cuit genre porto avec un vrai fond de verre palpitant), un bon repas, je m’en excuse mais je suis arrivé en retard et j’ai raté NI, ce qui est dommage à l’écoute de leur musique.

Cowboys From Outerspace : le trio marseillais est  un pilier de ma cédéthèque. C’est toujours une joie et un privilège de les voir. Un concert qui commence posé et en douceur et fini en trombe. Comme si le Gun Club avait finalement réussi à jammer avec Pussy Galore. TERRIBLE !

L’enchaînement avec Burn In Hell est tellement radical, jubilatoire et judicieux qu’il explique pourquoi tant de gens ont fait tant de kilomètres pour venir au Freakshow Festival !
Les Burn In Hell, avec leur ambiance cabaret qui aurait torpillé le bourbon de Tom Waits saupoudré d’un peu de l’esprit des Monty Python, vous emmène profond down under avec une intensité qu’on n’avait plus évoquée depuis feu les Beasts Of Bourbon (une référence que je ne manie pas à la légère).  LA GROSSE RÉVÉLATION de ce samedi !

Big’N, les grands oubliés de la scène Noise de Chicago profitent de cette renaissance qui se prolonge pour démontrer quel groupe PUISSANT ils sont ! Portés par un batteur qui est une vraie machine à cogner, avec des collègues qui ne sont à l’avenant, notamment leur chanteur à la voix arrachée. Comme si vous aviez payé pour vous faire tabasser par Mike Tyson : vous finissez ratatiné, mais HEUREUX.

Là, j’avoue, après ces 3 tornades, j’ai dû faire un break et passer mon tour sur le concert suivant. Trop de sueur, de bruit et de fureur…

Comme leurs cheveux blancs et le fait que le deuxième guitariste joue assis (sciatique) le laissent penser, Chrome Cranks est un diesel qui démarre en souplesse et bouffe un peu d’huile pour bien chauffer. Mais dès que le moteur monte en régime, le quatuor des survivants de cette scène rêche et cradingue des early 90′s, se jette dans la course au titre de maître du monde de ce grand cirque Rock’n'Roll. Et bon dieu, le temps qu’on leur laisse la scène ILS LE SONT ! La musique de Chrome Cranks semble planquer un sale truc inexplicable au sein de ses riffs, et PUTAIN QUE C’EST BON !!!

https://www.facebook.com/pages/The-Chrome-Cranks/122677111755

Une pause un peu plus conséquente pour installer un nouveau matos sur la grande scène pour les Uncommenfrommars… le dernier (… « avant un moment ») de ce groupe que j’ai l’impression de voir depuis qu’ils sont tout petits. Bizarre. Une page de l’histoire du Hard Core mélodique français qui se tourne. Un enterrement de première classe… Quelque soit la destination vers laquelle ils nous mènent (plusieurs membres du groupe poursuivent dans d’autres projets musicaux), ce fut une belle étape.

Alors qu’est-ce qu’on fait après un enterrement ?

La fête !!!
Avec les King Salami & the Cumberland 3 qui ont donné le concert le plus sweat du week end !!! Torride croisement de Garage, de Soulfull spirit, d’entertainment (au meilleur sens du terme) et de musique pour la danse de la toute fin des fifties (remember le Boogaloo, le madison, le Mashed Potato… ?). Le quintet, qui s’est formé à Londres, a réussi à tirer les dernières énergies dispo dans les corps fatigués et déshydratés des festivaliers pour une clôture en apothéose de cette brillante 5ème édition, que ni le groupe ni le public ne voulaient finir.

Et comme disait Louis Armstrong : « tant qu’il y aura le Freakshow à Gigors, What a wonderfull world it would be! »
http://www.freakshow-festival.com/
http://freakshowfestival2013.eklablog.com/accueil-c23722503

Crédit Photo : Marie-Samantha Salvy

Bertrand Tappaz
P.S. : Gigors Electric, l’association qui organise le Freakshow Festival, programme toute l’année des concerts au C.B.G.C. Et c’est aussi un label : http://www.gigors-electric.com/

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