Le Petit Trianon, Paris, jeudi 7 Août 2014
« It’s a Family Affair ! »
The Implants, c’est une sorte de super-group formé d’ex et/ou actuels Strung Out, Pulley, Ten Foot Pole, The Tank… Le quintet californien balance un Hard Core qui ne
renie pas ses racines Métal. Pas Crossover, ni un truc dans le délire Tough Guy qui ne s’assume pas. Mais comme une majorité d’américains ayant atteint la quarantaine, ils ont été nourris par ce qui passait à la radio durant leur adolescence, c’est-à-dire plein de trucs Heavy. Et ça se ressent dans la musique de The Implants (duels de guitares mais version
Hard Core) ! J’avoue que je m’attendais davantage à un groupe Punk à roulettes / Hardcore Mélo… En fait, je ne connaissais aucun des 3 groupes avant de venir.
Le projet était surtout de faire une virée à Paris avec des potes. Le concert était un prétexte. Et ça me branchait vraiment de voir ce que ça donne en live. J’ai vu et j’en ai pris plein la gueule ! Merci !!
The Implants joue un peu sur le registre mélodique, notamment grâce au travail sur les voix. Cependant, le son un peu brouillon et un batteur qui aime bien nous mettre la tête dans la lessiveuse (eh oui on ne porte pas un T-shirt 7 Seconds impunément) rendent le tout beaucoup plus viril qu’attendu, mais pas inintéressant. Bien plus que ça même : c’était un concert vachement prenant où je me suis vite retrouvé à hurler sur des morceaux que je ne connaissais pas mais qui m’ont bien régalé.
Lagwagon. Avec mes potes à la pause bière (qu’est-ce que les serveuses de concerts en France sont lentes par rapport à leurs collègues anglaises… pas la même culture de la bière… c’est quand même hallucinant que dans un concert de Hard Core mélodique il n’y ait pas déjà une centaine de bières tirées pour avoir un peu d’avance… j’ai l’impression qu’ils/elles s’attendent toujours à ce qu’on arrive pour commander un thé ou des pina colada…).
Mais je m’égare. C’est la soif et la déshydratation. Il fait vraiment chaud et lourd dans le Petit Trianon plein comme un œuf. J’adore. Pour moi ça contribue à la réussite d’un concert, les odeurs de vestiaire.
Ah oui, Lagwagon ! Mes potes qui les avaient déjà vus (dont une fois fin 90 également avec NoFx, « it’s a family affair »…) me racontent les différentes prestations.
Bon alors, … Lagwagon ?
Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais j’étais bien le seul. Ce n’était pas aussi agité sur le concert précédent : même si le public a aimé The Implants et bien gueulé pendant leur concert, tout le monde en a gardé sous la pédale pour la suite. Là, le public passe la « surmultiplié » et ça commence à pogoter (gentiment, avec un bon état d’esprit) et le crowd surfing démarre aussi.
Tout le public connaît les paroles et ça chante de bout en bout. J’avais plus vu une telle ferveur depuis les concerts de Métal des 80’s. Ça le fait !
Et c’est une bonne chose que le public chante tout, car Lagwagon a un son de pucelle effarouchée. Si on compare avec The Implants, le son est bien moins puissant. Plus clair certes, mais où sont les guitares ?! Ok, je sais, on est le pays des limiteurs et il faut donc se faire une raison, il n’y aura plus jamais d’aigus par ici… A comparer avec NoFx ! Pour les Lagwagon il manque un truc, ce qui fait que j’ai un poil de mal à rentrer dans le concert. Mais c’est venu petit à petit, contaminé par le plaisir des fans qui m’entourent. Et comme tout le monde, à la fin, je ne veux pas que ça cesse.
Encore une pause hydratation…
Puis NoFx !
Merde si je m’attendais à ça !
Le groupe monte sur scène de façon progressive. Le mec à côté de moi commente tout ce qui se fait pendant la mise en place. Il est limite hystérique comme une fan des Beatles lors d’un de leurs concerts en Angleterre. J’ai peur qu’il ne se consume à cause de son enthousiasme. Je le regarde, il a l’air d’avoir la trentaine… Puis, n’y tenant plus, il fonce devant.
Je pensais que c’était à fond pour Lagwagon, j’avais tort ! Et pas qu’un peu ! Au premier accord, c’est l’hystérie !
En 2 chansons je suis couvert par 3 litres de bières, qui volent à travers la salle. Une marée humaine ultra enthousiaste navigue d’un bout à l’autre de la salle. C’est fou. C’est beau. C’est bon. C’est un concert comme j’en rêve.
Fat Mike parle beaucoup entre les chansons, mais ça n’est pas grave ; le plus souvent c’est fun ! Les familles, compagnes et enfants en bas âge (avec casque anti-bruit), sont juste derrière la scène, avec des accompagnateurs, des potes, des membres du staff, et des gars des autres groupes… « it’s a family affair ! »
Dès le début du concert, le public est à bloc, chante tout, saute dans tous les sens et gigote, comme possédé. Et je suis emporté par ce maelström ! Le pied complet !!!!!!!!!!!!!!!!
En plus, le set est intelligemment organisé, le quatuor enchaîne ses tubes Hard Core mélo et des morceaux marqués Reggae Rock Steady, sur lesquels le 2ème guitariste joue du trombone ou de la trompette. Il y a aussi un claviériste sur le bord de scène qui apporte bien sûr certaines chansons.
Ouais, c’est ça le truc : les chansons. Au-delà de tout. NOFX c’est des chansons ! Rien à branler des étiquettes.
Le spectacle est aussi dans la salle, mais sur scène ils ne donnent pas leur part au chien. Bon, on sent le groupe ultra rodé, mais ils ont l’air de bien s’amuser quand même. Ok, c’est un boulot, c’est de l’Entertainment (et moi ça me va) mais en plus il y a un état d’esprit. Ça tient à rien : une paire de sourires ici ou là, quelques clins d’œil, le drapeau arc-en-ciel collé devant le clavier… Le gars de We Care Booking qui organisait le concert (son plus gros à ce jour, bravo et merci !) est invité sur scène pour chanter « Aux Champs Élysées » de Joe Dassin, comme une évidence… puis il se jette dans le public.
Oui, clairement : It’s a family affair !
Bravo et merci.
Je ne suis pas un accro des vidéos filmées pendant les concerts, mais celle-ci donne une assez bonne idée de l’ambiance qui a régnée dès le début de NOFX.
Par Bertrand Tappaz
Photos par Reginald TEF, tirées du webzine French Metal.
