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Festival French Pop – 3 octobre @ Iboat – Bordeaux

Le musicien tarnais Julien Gasc ouvre le bal ;

Son EP « Cerf, Biche et Faon » récemment réédité sur Born Bad n’a rien d’un gastronomique festin Versaillais. Il nous ouvre bien plutôt sur l’intimité vacante de ce druide barbus.

Placé sous les feux avec son autre groupe Aquaserge, voilà qu’il reprend les rênes de sa formation solo avec un groupe exclusivement féminin. Le personnage, d’une timidité exiguë est de suite attachant par son manque d’assurance. Les morceaux flottent, soutenus par une cadence de claviers mono syllabiques et une batterie trébuchante. Mais bien voilà, c’est cette fragilité boiteuse qui charme. Dans un carcan punk mal assumé, sonnant comme du Eli & Jacno divorcé. Des morceaux comme « Tu m’as quitté » sont d’une simplicité brillante chantés par cette voix traînante, toujours dans le ton. Car ce qui en ressort, de façon sûrement moins élaboré qu’Aquaserge, sont ces mélodies laconiques chantés en crescendo. Jonglant avec des émotions rares qui dissimulent sa sophistication, il se suffit de peu. Après quelques blagues grommelés et un public intrigué autant que dépité, il passe au clavier conclure en duo.

En suivant, la troupe du fantasmagorique Dorian Pimpernel.

Nouvelle recrue de la famille Born Bad, ces esthètes de studio ont optimisé leur formule live en séquençant toutes leurs vieilles machines. La richesse de leur palette sonore est au service de mélodies résolument pop. Mais une pop « à rebours » niant tout raccourcis faciles.

Ainsi des ponts temporels s’échafaudent sur les ruines de l’école de Canterbury ou les cabarets de Düsseldorf le tout planant sur un carré de sucre acide.

Cultivant une antithéâtralité avoué ; le batteur, vrai métronome, tire le groupe à quatre épingles ; deux claviers aborent l’ensemble de motifs baroques ; tandis que le bassiste, mystérieux mac à lunette noire assis en fond de cale, tiens un groove assidus. Quant au cantateur (qui n’a rien d’un crooner), sa voix anormale (voir insupportable) se fait adorable sur des élans tels qu’ « Existantial suit » ou « Alflafa ». Sillonnant à contre-courant et dans l’ombre de leur petite sœur Moodoïd on espère un prochain rejeton à cette pierre rare qu’est « Allombon ».

Place à la tendance Moodoïd.

Pailletés et vêtues de « Folie pure », ils entament un show maîtrisé par un inédit de « Je suis la montagne » dès plus efficace. La suite est étonnamment 80′s, gorgé de synthétiseurs qui rappellent la mauvaise passe de ces années là. Le maestro Pablo, affirmant sa féminité solaire, essaye de plaquer des effets sur sa voix fluette.

S’en suit alors une panne de micro et des problèmes techniques insondables. Heureusement le personnage tiens en haleine son public en brevetant ces théories fumeuses.
Un « Bongo Bongo » érotico club remet tout le monde sur pied.
Des tubes tels que « La lune » se démarquent par leurs astucieux arrangements. Des intonations Gainsbouriennes aux breaks afro à casseroles tout y passe…
Mais ces « Chemins de traverses » forment vite un sac de nœuds qui nous ballonne. Cette poudre de perlimpinpin serait comme coupé à quelques substances indigestes…

Möö ?

Oui sûrement. En partie trop dilué pour trouver une quelconque cohérence stylistique dans ce foison d’influences somme toutes intéressantes.

Moralité?

Les masques ne font pas toujours l’apparat de la beauté.

Jeffers Waldo

Photo (c) sowat

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