La Route Du Rock 2010

13 au 15 aout – Fort St Père + Palais du Grand Large St Malo

On avait donné rendez vous à The National au fort St Père (où ils se produisaient pour la 3ème fois) et on n’a pas été déçus. Exaspérés par des problèmes techniques qui avaient gâché leur prestation de la veille, ils avaient une certaine hargne que l’on aime bien chez eux. Cela s’est traduit par des duels à la guitare des frères Dessner et Matt finissant, la tête dans la grosse caisse. Donc un bon concert avant le feu d’artifice des Flaming Lips venus avec la grosse artillerie (confettis, ballons, supporters, grenouilles gonflables, grizzly en peluche et mains géantes). Dommage qu’ils aient choisi de tout donner d’entrée (leur « descente » sur scène est carrément époustouflante !) car cela rendait la tâche très difficile de rester au niveau pendant tout le concert, du coup un peu en dents de scie. Mais pourquoi commencer par la fin de cette 20ème édition de la Route du Rock ? Parce que c’était le jour le plus rock au niveau affiche, le plus jouissif au niveau de la qualité des groupes, que le soleil était au rendez vous et que Josh Pearson, minuscule point lumineux juché sur le mur d’enceinte, répandant sa mélancolie folk entre les deux groupes les plus électriques de la soirée, était une expérience des plus… inattendue ! Il y avait aussi les Archie Bronson Outfit en boubou, les Suédois de Thus:Owls dépêchés en dernière minute pour remplacer, ô combien efficacement the Ganglians. Bref que du bonheur après le déluge du samedi qui avait déteint sur mon humeur. Entre l’annulation de DM Stith, bloqué à quelques km de St Malo dans des bouchons et Martina Topley Bird qui a joué… pendant que j’étais bloquée moi-même dans ces foutus bouchons ! N’aurait été la présence des copains d’Abus, Vicious Circle, Talitres, Havalina, Boutiques Sonores, Kutu Folk, Julie Tippex, Dead Bees, Clapping Music,… je ne suis pas sure que j’aurais persévéré pour revenir au fort. Pourtant Christophe Brault (ex-Rennes Musique) m’avait bien fait rire avec sa conférence sur l’histoire du rock de ces 20 dernières années à travers les groupes passés au festival (« Justice fait de l’électro crasseuse mais pas crassou »). Hope Sandoval m’avait étonnée par un concert qui gagnait en intensité jusqu’à exploser sur un rappel tendu et ronflant grâce à une rythmique béton (le batteur de My Bloody Valentine ne doit pas y être pour rien). Mais trempée jusqu’aux os, une paire de chaussures foutue et la menace d’enliser la bagnole pour repartir, je n’étais pas dans les meilleures conditions pour voir et écouter Massive Attack. Je suis certainement passée à côté d’un grand moment (quoique d’après ce que j’ai lu ici et là, c’est pas si sûr), mais un grand moment, j’en avais vécu au moins un la veille, grâce à Yann Tiersen et son Dust Lane Inc. Après Owen Pallett entouré d’un orchestre virtuel aux effets délicatement soulignés par son violon et avant le bon gros rock psychédélique des Black Angels, j’attendais Yann au coin du bois avec ses invités (Laetitia Sheriff, Matt Elliott, Josh Pearson, Gaelle Kerrien…) et il s’est révélé largement à la hauteur de mes attentes. Bataillant (une fois de plus) contre les idées reçues, avec 5 choristes, 3 cuivres, 2 cordes, 2 batteurs, 2 guitares, 1 basse et la tête pensante de Nestor is Bianca aux machines, il nous a offert un concert de post-rock, puissant et mélodique à la fois, spécialement conçu et mis en image pour la Route du Rock… parce qu’elle le vaut bien et les 20 000 festivaliers qui ont fait le déplacement aussi ! [Cathimini]

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