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Edito #158 en hommage à Philippe Couderc

Ce n’est pas à vous, abonnés depuis des lustres, amis activistes de la cause rock’n'roll ou lecteurs de la dernière heure, que je ferai le coup de la panne d’inspiration. Mais il est aussi difficile de prendre la plume pour faire la chronique d’une mort annoncée que tenir la barre d’un bateau pris dans la tempête.
En lançant ce journal le 1er avril 1987, nous voulions défier la suprématie de la presse rock officielle et tenter de partager notre vision de la musique aussi éclectique qu’élitiste, en plein mouvement alternatif. Si on faisait la liste des collaborateurs bénévoles (rédacteurs en chef, pigistes, illustrateurs, maquettistes, secrétaires de rédaction, stagiaires) qui ont permis à Abus de vous – nous ! – informer, étonner, faire rêver, voyager… on obtiendrait certainement un panorama assez complet de tout ce que le milieu underground français a compté d’activistes – jeunes et moins jeunes – depuis 30 ans. Je reste volontairement au masculin car à part moi, les filles qui ont laissé leur empreinte dans ces pages se comptent sur les doigts d’une main. Est-ce pour palier à cet état de fait que Philippe a signé autant d’artistes féminines au talent rebelle sur Vicious Circle et aidé de nombreuses femmes à trouver leur place dans un milieu indépendant plus équitable ?
Même s’il ne s’y exprimait que rarement depuis que nous avions passé le cap des années 2000, Abus était autant le journal de Philippe que le mien, que celui de la bande de plumitifs passionnés qui ont fait la richesse de ces pages et assuré sa longévité : 158 faces, quand même ! Depuis qu’il a tiré sa révérence au lendemain de la fête de la musique, nous avons cherché à comprendre comment ce petit grand homme faisait tenir sur ses épaules l’édifice tentaculaire formé par Vicious Circle (label et boutique), Reverberation (pressage et marchandising), Vicious Square (éditions) et bien entendu… Abus. Mais nous avons échoué à percer ses secrets.
Vous tenez donc entre les mains le dernier numéro d’Abus Dangereux, dédié à Philippe Couderc, son fondateur et Vincent Hanon, une de ses étoiles filantes, partis réécrire l’histoire du rock sous d’autres cieux.
We’ll meet again
Don’t know where
Don’t know when
But I know
We’ll meet again
Some sunny day

Cathimini

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Romain Humeau

La vénusté d’une île

Contacté par Alexandre Plank pour « Fiction Pop », une nouvelle collection produite par France Culture, Romain Humeau, leader du groupe Eiffel est donc le premier à participer à cet échange artistique. Le choix d’une oeuvre lui revenait et c’est Vendredi ou Les limbes du pacifique de Michel Tournier qu’il a choisi de servir : Dix sept instrumentaux pour porter la voix du récitant Denis Lavant et huit chansons composent donc l’oeuvre radiophonique devenue un disque sorti fin juin pour un été éblouissant.

Romain me reçoit dans la cour intérieure d’un hôtel parisien où Louis Armstrong a longtemps résidé.
Détendu, disponible, enthousiaste comme à son habitude, ce poète musicien construit année après année une oeuvre qui n’a de cesse d’aller explorer d’autres univers avec toujours cette furieuse et belle énergie en bandoulière.
L’homme est bavard et pas avare de partager anecdotes, infos ou réflexions personnelles. C’est un électron libre et cette liberté-là n’a pas de prix.

Daniel Defoe avait publié Robinson Crusoé en 1719, Michel Tournier lui, en propose une variante en 1967. Pourquoi le choix de ce livre précisément et pas l’original ?

J’ai d’abord hésité entre trois livres : celui-ci, La vie est ailleurs de Milan Kundera et L’automne à Pékin de Boris Vian. Pour une trajectoire musicale il m’a semblé qu’un homme seul sur une île pouvait être intéressant, excitant. Et puis j’avais envie d’une oeuvre solaire. Je ne voulais pas quelque chose de Rimbaldien, avec des affres… non, je voulais du lumineux.
Sur le moment il n’y avait pas de pourquoi, de parce que, et je me suis rendu compte a posteriori qu’il y en avait plein.
Pour aller vers quelque chose de lumineux, souvent, on passe aussi par des gouffres. Entre l’envie de suicide, la drogue, la folie dont Robinson est sujet, le livre de Michel Tournier offrait plein d’humeurs différentes pour la musique.
J’ai découvert ce livre au Bac comme beaucoup de gens de ma génération. Je l’ai étudié pendant six mois avec mon professeur Jacques Loriol et ça m’avait passionné, grâce à lui d’ailleurs. J’avais toujours en tête la trajectoire de ce Robinson-là, qui n’est pas la même que celle de Defoe.
Je me suis dit qu’il y avait des axes à prendre et c’est ce que nous avons fait avec Alexandre Plank, le réalisateur. Je pensais à l’idée de solitude, à l’idée de «l’autre» au moment où arrive Vendredi et qui est capital, surtout que Robinson est un Anglais avec une conception particulière de la vie en société qu’il essaie d’ailleurs de recréer sur l’île. Et puis Vendredi est un nègre ! Comment on fait avec l’autre, le différent ? Du coup le sujet est énorme, vaste. Et moi, ce qui m’intéressait bien sûr c’est que tout cela puisse être une allégorie, une métaphore de toi, homme seul dans la ville et comment tu te débrouilles avec tes gouffres, tes angoisses. Parce que, que ce soit Paris, Bordeaux, Londres, New York… je ne sais pas comment les gens se démerde avec leur solitude mais moi assez mal. Je ne parle pas d’une solitude physique car je vis et partage ma vie avec des gens, une femme et c’est fabuleux mais au final on est qu’un. J’aime la poésie que Michel Tournier développe dans son livre et la manière dont il fait arriver vendredi.
Mais mettre trois cents pages en une heure c’est l’enfer. Je n’ai jamais fait ça donc je ne prétends rien mais ça m’a excité de le faire.
Le troisième axe c’était la métamorphose de Robinson qui change complètement.
Voilà donc la raison de ce choix. C’est important de le dire parce que tout est là.

L’automne à Pékin aurait été tout autre chose.

Ça n’aurait pas pu être cette musique-là… j’ai ma petite idée d’ailleurs, on verra, on verra.
Comme Robinson est assez baroque, j’ai essayé de mettre quelques élucubrations dans la musique. Les gens qui se disent qu’en tant que chanteur d’Eiffel j’allais forcément y faire du rock français avec des solos de guitares saturés, se plantent, car ça n’est pas du tout l’idée.
On refera encore pleins de disques avec Eiffel car ça n’est pas du tout fini. On est libre et tellement bien ensemble donc on continue, mais pas maintenant. On fera ce qu’on a envie de faire. Tout le monde a cru qu’on était des rockeurs, mais non ! On est beaucoup moins que ça ou beaucoup plus, j’en sais rien, mais en tous cas pas que ça.
Pour revenir à Vendredi, je me suis dit qu’on allait rigoler un peu. Ça n’empêche pas qu’il y ait du trash-core à un moment donné ou au contraire d’autres instants très calmes. Je n’ai pas de problèmes de genre.

On ressent vraiment le plaisir de jouer avec les genres justement et de faire côtoyer des univers que nous n’avons pas l’habitude d’entendre chez Eiffel ou même dans tes morceaux solos, c’est même jouissif.

Oui, ça doit l’être, c’est un terrain de jeu. Ça n’est pas gratuit d’ailleurs, je pense que l’oeuvre de Michel Tournier permet ça, dans tout ce que traverse Robinson. Il y a aussi pas mal d’emprunts à la musique africaine, très légers mais tout de même présents. J’adore aussi le Hip-hop, les musiques de la renaissance, le classique. Tous ces emprunts étaient là pour servir le texte.

Le morceau pop sucré Bunk off school en plein milieu est aussi assez surprenant.

J’avais envie de faire un Mr Postman (morceau des Marvelettes, groupe féminin de la Motown) (et Romain de battre la mesure en claquant des mains). J’adore ça ! J’adore aussi She loves you des Beatles et pas que Strawberry fields forever ou A day in the life. C’est le plus grand groupe de rock’n'roll.

La bio de Vendredi révèle que les morceaux ont été composé en deux semaines.

Pas loin. J’ai dit deux semaines mais c’est un peu de la frime… trois semaines maximum. Je n’ai jamais fait ça. J’ai aussi écrit vite car la commande était rapide. Je mets peu de temps pour écrire de la musique, une pop song me prend cinq minutes et je l’ai. J’ai donc beaucoup de chansons en réserve. Les textes me prennent beaucoup plus de temps par contre. Peut-être parce que je suis laborieux… J’ai toujours le soucis de garder le sens en en mettant le moins possible. J’ai toujours des doutes, je n’en dors pas la nuit. J’admire mes héros, j’en ai… je ne sais pas comment ils font ! Que ce soit John Lennon, Damon Albarn, Franck Black, Tom Waits…

Comment est-ce que tu gères cette multitude de chansons ? Comment choisis-tu vers quel projet elles iront ?

Je vais être super honnête : Pour Vendredi je n’ai rien pioché ailleurs, autrement ça n’aurait pas eu de sens. Toutes les chansons ont été écrites pour le projet. Dans les dix-sept instrumentaux, il y en a peut-être trois, quatre qui étaient des thèmes que j’avais en tête depuis dix ans.

Friday a été le premier morceau composé pour ce travail . D’où vient cette petite ritournelle ?

Je voulais vraiment faire quelque chose de très doux pour évoquer Vendredi. C’est ce morceau dans le disque qui fait part de son arrivée. Ça n’est pas une chanson amoureuse du tout mais il y a un rapport très particulier entre Robinson et Vendredi quand même. Quelquefois on ne sait plus trop et c’est magnifique. Je voulais que ce soit une ode à l’autre. L’autre, le nègre… J’utilise ce terme un peu par provocation même si il faut faire gaffe avec ces mots-là car ils sont lourds de sens. Michel Tournier l’utilise aussi. Comme beaucoup je suis très sensible à l’histoire des blacks, je voulais donc évoquer le racisme et pour celui qui cherche un peu, y voir une sorte de fresque urbaine, ici en ville, alors que ça se passe sur une île. C’est un peu une île mentale.

L’enregistrement de quelques morceaux avec l’Orchestre National de France t’ont-ils rappelé tes années au conservatoire ?

Non. Parce que pendant ces années-là je n’ai pas eu la chance d’avoir ce matériel. On écrivait pour cordes mais on jouait au piano.
Pour Vendredi j’ai écrit les partitions et dirigé l’orchestre, mais attention, ça n’est pas non plus une symphonie. je vais jusqu’au bout de ce que je peux faire.
Je vais souvent à Londres pour les enregistrements des cordes car souvent les Anglais sont bien meilleur que nous, même si il y a beaucoup d’exception. En Angleterre tu arrives avec tes partoches, ils jouent dix minutes et tu enregistres. J’ai fait ça pour les deux disques avec Lavilliers, pour trois albums de Eiffel, pour les Têtes Raides et Noir Désir…
Mais, et voilà le contre-exemple, l’Orchestre National de France est monstrueux, c’est génial.

La souille et The bible sont magnifiques.

J’adore ces moments-là, j’en suis très fier. Et la voix de Denis Lavant, waouhh !

Comment s’est passée la partie enregistrement des voix justement ?

Malheureusement, quand lui a enregistré j’étais en préparation de l’album acoustique pour Lavilliers, à Bonifacio, en Corse. Mais on se connait depuis longtemps. J’avais ouvert pour lui au théâtre de Lenche à Marseille avec Christophe Perruchi, multi-instrumentiste qui a joué dans La Boucle et qui s’est occupé des claviers sur la dernière tournée de Noir Désir notamment. Ce soir-là, nous avons mangé avec Denis et après lui avoir dit que j’étais fan de Boris Vian il a commencé à me réciter des poèmes par coeur et même le début de L’automne à Pékin justement… c’est effrayant ! J’adore ce mec et tous les films dans lesquels il a joué. C’est un grand grand grand.

Te serais-tu lancé dans pareille aventure si France Culture ne t’avait pas fait cette proposition ?

Non, mais en même temps je pense que rien n’est vraiment un hasard, ou alors le hasard ça n’est pas ce qu’on croit. J’ai écrit une petite chanson qui se nomme Souvenir du régiment pour Damien Pouvreau, un musicien baroque qui crée ses pièces de théâtre et pour moi ça a autant d’importance. J’ai un cruel besoin de faire des choses différentes et de faire évoluer ce que je sais faire dans des univers différents. Je vais le faire beaucoup maintenant. Depuis un an et demi j’ai envie que ça se barre dans tous les sens. Je ne conçois plus les choses de la même manière qu’avant. Même si je suis très attaché à l’idée de groupe, Je n’ai jamais cru au truc mono du groupe rock. Ça me gêne un peu de faire des choses sous mon nom mais ce qui est génial c’est que de prime abord tu peux dire oui, y a pas de discussions, t’es tout seul. Moi j’ai besoin des deux, c’est un aller-retour très sain.

L’aventure de Vendredi t’a libéré ?

Oui, elle a étoffé mon envie de voir plus loin…
En acceptant de faire des trucs pour Lavilliers c’est quand même très particulier. Moi le premier, je ne pensais pas que j’allais un jour travailler avec Bernard, mais j’ai rencontré un mec fabuleux. Hormis le fait que ce soit devenu un ami, c’est quelqu’un qui m’a appris beaucoup de choses et moi j’ai besoin d’apprendre.

Malgré la métamorphose de Robinson en fin de roman et son choix de rester sur l’île, comment expliques-tu qu’il choisisse de renommer le jeune mousse resté caché en laissant repartir le bateau avec Vendredi à son bord ?

Bonne question… je ne peux pas y répondre en étant sûr de moi. J’ai l’impression que Vendredi a finalement éduqué Robinson et lui a fait comprendre que sa destinée était de rester sur l’île. On pourrait imaginer qu’un nouveau disciple l’aiderait peut-être à prendre la décision de repartir au prochain bateau, mais de façon sereine. Ce livre est troublant mais c’est un peu notre histoire à tous.

Comment va se mettre en place l’aspect live de Vendredi ?

Pour Avignon, nous allons faire deux jours de répétitions à quatre musiciens (avec Estelle Humeau, Nicolas Bonnière et Guillaume Marsault) plus Denis Lavant. Si nous avions plus de budget j’aimerai le faire à huit ou neuf personnes, et je pense que ce projet va évoluer sur scène pendant dix ans, mais pas tout de suite. Pour 2017-2018 il y aura des dates dans un tout autre contexte et pas forcément qu’en France.

Pour finir, quelle sera ta prochaine étape musicale ?

Avec tous les projets qui se sont accumulés (Fin de la tournée « Foule Monstre » avec Eiffel, deux disques avec Bernard Lavilliers, des chansons pour une pièce de théâtre, Vendredi ou Les limbes du pacifique) J’ai enfin terminé l’écriture de mon deuxième disque solo qui comporte maintenant trente morceaux et que Pias est d’accord de sortir pour début 2016.

Romain en rigole déjà comme un joli diable.
L’avenir nous réserve donc de belles surprises pour ces nouvelles chansons dont le format de sortie n’est pas encore défini (double album, triple album, quatre EP’s ??? ) mais la liste des morceaux est déjà disponible sur son site.
Impressionnant !

Propos recueillis par Frédéric Lemaître

Vendredi ou Les limbes du pacifique, Digipack (PIAS)

http://www.romain-humeau.com/

http://www.franceculture.fr/emission-fictions-theatre-et-cie-vendredi-ou-les-limbes-du-pacifique-2015-06-28

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MICAH P. HINSON – Léger comme une plume de plomb

Micah P. Hinson, son physique d’asperge, sa voix chevrotante et sa country déglinguée ont toujours donné l’impression qu’il sortait d’un film des frères Cohen. Il est de ces personnages qui combattent des souvenirs douloureux par un humour mystérieux, plein de tendresse. Après trois ans de silence, il revient nourrir notre imaginaire avec treize chansons pétries de larmes et d’espoir qui ne laisseront pas indifférents les cœurs de cow-boys solitaires.

Il faut dire que Micah a toujours plus ressemblé à un survivant qu’à un chanteur de rock, malgré son look de dandy du siècle dernier. On est cette fois-ci frappé par sa maigreur de coyote efflanqué, rehaussée d’énormes lunettes d’écaille qui lui donnent un regard lointain, comme si ce qu’il avait vu ne pouvait pas être raconté. Et c’est pourtant par les mots, simples et directs, autant que par sa musique chargée de clichés intemporels, qu’il nous donne à partager dans ce septième album son espoir en l’amour, toujours en lutte avec une vision très déprimée du monde qui nous entoure. Mais chut, laissons-le raconter…

« The Nothing » semble avoir été structuré en miroir par rapport au « Pioneer Saboteurs », en commençant fort pour finir tout calme.

Ah oui, tu trouves ? L’album avec The Pioneer Saboteurs est bien la dernière chose à laquelle je pensais en enregistrant celui-ci. J’ai failli tout arrêter. Ce LP est plutôt un nouveau point de départ, pas du tout la continuation de mes précédentes œuvres.

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JULIETTE DRAGON « Hurluburlesque »

Juliette Dragon : je suis un garçon manqué !


On aurait voulu titrer « Juliette Dragon : crache ton venin ! », mais d’une part c’est plutôt de feu qu’il s’agit, et d’autre part, la reine du Burlesque made in Paris (qui possède bien d’autres cordes à son arc) n’a rien d’une venimeuse. Un personnage et une personnalité qui ne distille qu’humanité, bon sens et culture rock bien affirmée. Une « belle personne » comme on dit aujourd’hui.

C’est à l’occasion d’un passage près d’Avignon dans un concert à Akwaba, entre Legendary Tiger Man et Pasteur Guy Band, que l’on coince Juliette Dragon dans l’Akwabus qui sert d’entrée, en plein mistral glacé. La veille, elle a joué avec son groupe Rikkha pour une de ses « Nuit fatale » qu’elle organise avec Seb Le Bison, son alter ego et compagnon. Puis elle a sauté dans un train pour un stage burlesque où elle nous livrera que deux des participantes étaient des militantes d’extrême droite, peu enclines à participer au thème « Gore burlesque » et même pas trop décidées à se déshabiller sur scène (!), ce qui expliquera une apparition très écourtée entre les deux rock’n roll band de la soirée. Ambiance sud-est !

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The Slow Slushy Boys

Si vous avez écouté du Garage Rock dans les 90’s en France, vous devez sûrement (comme moi) un paquet de très bons moments aux Slow Slushy Boys ; soit à travers leurs disques, soit à travers leur fanzine ou leur label Larsen Recordz !

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Vous revenez après ce qui semble avoir été un long break. Pourquoi cet arrêt ? Et comment s’est faite cette résurrection ?
Benny (chant) : il y a eu ce groupe Rocksteady, les B-Soul Allstars dans lequel je m’investissais pas mal. Un groupe qui m’a vraiment permis de voir le chant autrement, de découvrir un nouvel aspect de la Soul Music, et de prendre vraiment du plaisir à chanter ! Et puis avec les Slow, il y avait une espèce d’usure, une difficulté d’avancer sur les compos, et ça, c’était vraiment frustrant. Bref, le groupe s’est arrêté de lui-même sans que ça soit vraiment dit. En 2009, on a organisé un concert dans notre grange pour mes 50 balais, avec les B-soul. A la fin de la soirée, tous les membres de la première mouture des Slow sont montés sur scène et on a refait 3 morceaux de l’époque. Là, Luc et Dav, qui jouaient alors dans l’Orchidée d’Hawaï, m’ont dit que si l’envie me prenait de remonter les Slow, ils étaient chauds pour en faire partie. C’est resté dans un coin de ma tête et, après quelques temps passé à digérer la fin des B-Soul Allstars et à recommencer à écrire des chansons, j’ai voulu remettre le couvert. D‘autant que mon ami Joseph, de Butterfly Rds, me tannait pour sortir un nouveau single des Slow. J’en ai reparlé à Dav et Luc (respectivement guitariste et batteur), puis à Axel (organiste des Slow depuis 2000), à Dan (premier bassiste dans les 90′s qui s’est mis depuis au trombone), à Tello (organiste puis bassiste et trompettiste entre 1993 et 2007) et à Mathieu, un jeune bassiste qui est tombé tout petit dans la marmite soul funk. Tous étaient partants pour remonter un groupe de Soul avec une vraie section de cuivres. Tello a branché Stompin Harvey (trombone) et Renaud (sax) pour compléter la section et c’était reparti pour un tour.

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Arman Méliès

Vertige des machines

Revenu des pérégrinations qui l’ont conduit à effleurer les étoiles, Arman Méliès opère un changement insolite dont il avait déjà semé de-ci de-là quelques petits cailloux.

Sans jamais oublier ses racines, il nous révèle une autre façon d’aborder son univers poétique – remarquable à plus d’un sens – et, le regard vers l’horizon, se tient comme personne d’autre dans ce cadre parfois étriqué de la scène française.

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A la première écoute du nouveau disque je suis resté assez dubitatif sur ce changement de cap, puis au bout de quelques écoutes, j’ai senti la richesse du projet.

C’est une critique qui revient assez souvent et à laquelle je ne m’attendais pas trop. J’imaginais qu’une fange de mon public n’y soit pas réceptif mais à priori ça n’est pas trop le cas : ceux qui me suivaient continuent mais, par contre, j’entends beaucoup de gens qui me disent qu’ils sont déçus, qu’ils ne comprennent pas. Je conçois qu’on puisse avoir du mal à entrer dans le disque parce qu’il est froid, je l’ai voulu comme cela, donc ça ne me surprend pas tant que ça. Mais je ne le trouve pas si hermétique par rapport à d’autres disques qui, pour le coup, étaient plus chaleureux dans la production, dans les arrangements, les instruments utilisés… mais où il y avait des morceaux à tiroirs avec des textes beaucoup plus compliqués. Ça ne me paraissait pas plus évident sur les disques précédents, donc ça me surprend que les gens mettent du temps à rentrer dedans. A la limite, qu’ils n’aiment pas, je peux le concevoir, mais qu’ils aient besoin de plusieurs écoutes m’étonne. Comme quoi, on est très mauvais juge de sa musique. J’ai l’impression que ce disque avait besoin de cette production pour exister tel que je l’entendais. Pas mal de morceaux pourraient être joués différemment, d’ailleurs ils le sont sur scène. J’en ai testé quelques-uns en session acoustique et ça marche aussi. Mais le disque n’a pas été écrit ni pensé comme ça. Pour vraiment le comprendre il avait besoin de ces atours.

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Kicking Radio

Aujourd’hui, Kicking Records célèbre le premier anniversaire de sa webradio (la launch Party ayant eu lieu le 5 octobre 2012) ! Rock, punk, underground, bourrée d’émissions uniques en leur genre, les lecteurs d’Abus Dangereux devraient se reconnaître dans ces programmes et s’en délecter.

Parmi les programmes de Kicking Radio, vous pourrez en apprendre davantage sur vos groupes favoris grâce à Goldies From The Grave, qui vous amènera sur les traces de grands albums de ces trente dernières années au travers de discussions entre les membres du groupe et Cu ! (également label manager de Kicking Records).

Radio Medusa se consacre au cinéma bis et au fanzinat, en donnant la parole à des éditeurs, réalisateurs, organisateurs de festival…

Rock à la Casbah se nourrit du rock’n'roll, cette substance spontanée, vraie et inconsciente, pour vous offrir ce qu’il y a de mieux en terme de punk garage blues hi-energy lo-fi rock’n’roll.

Et de très nombreuses autres émissions animées par des labels indé, des collectifs, des groupes, des fanzines, tels que Tentaculation, la Playlist de Portny, Mighty Worm Radio Show, Electric Troubles

Et encore plein d’autres abordant des sujets variés (mais toujours résolument rock !) : métal, Roller Derby, culture nerd & rock’n'roll, actu indie rock… Abus Dangereux est fier d’être partenaire de cette webradio qui devrait amplement satisfaire tous nos lecteurs et qui compte parmi ses animateurs plusieurs de nos rédacteurs ! Alors pas d’hésitation et bonne écoute à vous tous sur Kicking Radio !

Toute la programmation et autres infos sur la radio ici !

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DEAD BEES RECORDS : 10 ANS !

Le label Dead Bees Records fêtera ses 10 années d’existence le samedi 12 octobre au Saint des Seins à Toulouse.

Ce sera l’occasion pour le label, qui contient dans son catalogue le groupe Brian Jonestown Massacre, de dévoiler ses nouvelles sorties.

Les Junkyards Birds présenteront leur nouvel album « Freewilling’Freewill » et The Rusty Bells offriront au public présent la possibilité de télécharger un titre inédit issu de leur nouvel EP « Red Sun » (dont la sortie officielle est prévue pour janvier 2014).

Une soirée à ne rater sous aucun prétexte !

12 Octobre 2013 – Saint des Seins – Toulouse (31)
Entrée Gratuite – A partir de 19h30

Dead Bees Records - 10 ans

Plus d’infos sur l’événement Facebook.

JUNKYARD BIRDS  » Freewilling’Freewill  »
Le groupe donne dans le rock généreux, couillu, explosif et se fait plaisir dès lors qu’il s’agit de secouer les esgourdes de l’auditoire ou de jouer la carte ténébreuse sur l’enfiévré. Résultat, ça groove, ça balade un feeling typiquement US et ça se laisse déguster avec un plaisir communicatif.

THE RUSTY BELLS  » Red Sun  »
Le bruit des cloches a un pouvoir d’exorcisme et de purification. Dans certains pays, il est même associé à celui du tonnerre. Nos trois acolytes colportent cette croyance. Ils cognent fort un rock galactique empreint de fuzz et de sueur. L’âme psychédélique du trio offre un regard bicolore sur nos perceptions. Tantôt le trouble et l’émotion, tantôt la colère et la fureur de vivre.

THE HOLY SPANK
Un groupe énergique de garage rock aux riffs ravageurs qui vous colle au plafond. « Chuck Berry, Iggy Pop, AC/DC, The Jim Jones Revue et Joy Division qui se mettent sur la gueule ! » est la définition préférée de The Holy Spank. Le groupe a pour caractéristique la bonne humeur qu’il fait partager à son public, possibilité offerte à The Holy Spank grâce à l’expérience bien trempée de chacun des musiciens. Le groupe a la réputation d’effectuer des sets énergiques en emportant le public avec lequel il aime s’amuser. La devise du groupe avant de monter sur les planches : « Le risque nous fait voir la mort, et goûter la vie ! »

Plus d’infos sur Dead Bees Records

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SECRET PLACE : une nouvelle saison, un contexte économique difficile

Depuis quelques années, Abus Dangereux est fier d’être partenaire de la Secret Place (St-Jean de Vedas, 34) dans leur démarche d’accessibilité à la musique pour tous.


L’association Tout à Fond (TAF) voit le jour en 1996. En avril de la même année, elle ouvre sa première salle de concert à Vendargues, la Secret Place. Depuis 1999, l’association évolue dans une nouvelle salle près de Montpellier (Saint Jean-de-Védas).  La salle organise environ 150 concerts par an, elle compte 8000 adhérents et une cinquantaine de bénévoles. Elle a vu défiler des artistes prestigieux tels que les Sonics, Les Godfathers, Dr Feelgood ou encore Brian Setzer (dans le cadre de la seconde du festival Holiday in the Sun).

Depuis sa création, l’association se démène pour obtenir des subventions, qui restent de faible importance. Aujourd’hui plus que jamais, la TAF manifeste son inquiétude quant à son avenir et à la récente décision du Ministère de la Culture de diminuer le budget octroyé à la culture (une baisse de 12% devrait être enregistrée).
Malgré ces contraintes financières, la TAF prévoit cette année encore d’offrir une programmation à la hauteur des espérances de son public. Les Pretty Things, Lydia Lunch, Jim Jones Revue, Barrence Whitfield and the Savages ou encore le bluesman hors pair John Mayall se produiront à la Secret Place !

En vue de rendre la culture accessible à tous les budgets, la TAF a choisi de pratiquer une politique tarifaire basse et d’aider les jeunes à se former à la musique au travers d’un dispositif d’aide à la création musicale. Ainsi, l’adhésion annuelle est seulement de 3€, le pass culture du CROUS permet aux étudiants de bénéficier de tarifs avantageux, des expositions mensuelles gratuites sont organisées…

La Secret Place agit aussi auprès de la scène locale, en permettant aux groupes montpelliérains de répéter et d’enregistrer leurs morceaux dans le cadre d’un dispositif d’accompagnement artistique. La salle compte 4 locaux de répétition professionnels et 1 studio d’enregistrement (TAF Records).

De nouvelles méthodes pour appréhender la musique (et la culture en général) seront mises en place dès la rentrée.

Il s’agit notamment de la mise à disposition des murs de la Secret Place pour des artistes peintres, photographes, dessinateurs… , mais aussi des Blues Session. Lors de la Blues Session, un mercredi par mois, les bluesmen emmènent le public faire une virée du côté du Mississippi armés d’un harmonica et d’une guitare acoustique. Pour la suite, c’est le public qui grimpe sur scène ; une occasion pour les spectateurs d’inverser les rôles et de devenir acteurs dans la création musicale.

Retrouvez ici toutes les infos concernant la Secret Place, la TAF et ses diverses activités.

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FREAKSHOW FESTIVAL 2013

L’édition 2013 du Freakshow Festival (la 5ème) se déroulera les vendredi 30 et samedi 31 août à Gigors-et-Lozeron dans la Drôme (26), comme à son habitude.

30 et 31 août 2013

16 groupes de rock, allant du garage à la cold wave, en passant par le punk et la noise, se partageront l’affiche durant ces 2 journées de concerts.

Parmi les groupes présents, vous retrouverez l’électro-garage de Cheveu, la noise de BIG’N venus tout droit de Chicago, mais aussi JC Satan, Chrome Cranks, Cowboys From Outerspace, Uncommonmenfrommars

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En parallèle aux concerts, il sera aussi possible d’échanger avec des labels indé : Kicking Records, Beast Records, Casbah Records…, de faire quelques découvertes chez le disquaire lyonnais Dangerhouse, ou encore de voir le travail d’un collectif d’auteurs de BD ou de Elzo Durt (dessinateur et graphiste de pochettes et affiches).

Toutes les infos complémentaires sont ici

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