The Slow Slushy Boys

Si vous avez écouté du Garage Rock dans les 90’s en France, vous devez sûrement (comme moi) un paquet de très bons moments aux Slow Slushy Boys ; soit à travers leurs disques, soit à travers leur fanzine ou leur label Larsen Recordz !

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Vous revenez après ce qui semble avoir été un long break. Pourquoi cet arrêt ? Et comment s’est faite cette résurrection ?
Benny (chant) : il y a eu ce groupe Rocksteady, les B-Soul Allstars dans lequel je m’investissais pas mal. Un groupe qui m’a vraiment permis de voir le chant autrement, de découvrir un nouvel aspect de la Soul Music, et de prendre vraiment du plaisir à chanter ! Et puis avec les Slow, il y avait une espèce d’usure, une difficulté d’avancer sur les compos, et ça, c’était vraiment frustrant. Bref, le groupe s’est arrêté de lui-même sans que ça soit vraiment dit. En 2009, on a organisé un concert dans notre grange pour mes 50 balais, avec les B-soul. A la fin de la soirée, tous les membres de la première mouture des Slow sont montés sur scène et on a refait 3 morceaux de l’époque. Là, Luc et Dav, qui jouaient alors dans l’Orchidée d’Hawaï, m’ont dit que si l’envie me prenait de remonter les Slow, ils étaient chauds pour en faire partie. C’est resté dans un coin de ma tête et, après quelques temps passé à digérer la fin des B-Soul Allstars et à recommencer à écrire des chansons, j’ai voulu remettre le couvert. D‘autant que mon ami Joseph, de Butterfly Rds, me tannait pour sortir un nouveau single des Slow. J’en ai reparlé à Dav et Luc (respectivement guitariste et batteur), puis à Axel (organiste des Slow depuis 2000), à Dan (premier bassiste dans les 90′s qui s’est mis depuis au trombone), à Tello (organiste puis bassiste et trompettiste entre 1993 et 2007) et à Mathieu, un jeune bassiste qui est tombé tout petit dans la marmite soul funk. Tous étaient partants pour remonter un groupe de Soul avec une vraie section de cuivres. Tello a branché Stompin Harvey (trombone) et Renaud (sax) pour compléter la section et c’était reparti pour un tour.

Fin 2011, on a commencé à répéter avec 4 ou 5 nouvelles compos pour voir comment ça tournait. Puis on a pris notre temps pour remonter un répertoire complet parce que je n’avais pas trop envie de rejouer nos anciennes chansons. Quand on a eu une douzaine de compos, on s’est dit qu’on pouvait faire un premier concert. C’était en juin 2012, encore dans ma grange, avec Reg & the Rectifiers (un groupe franco-londonien de Rocksteady) On a ensuite fait quelques concerts pour faire tourner les morceaux avant d’enregistrer. Et comme ça avance très vite avec cette formation, même si on ne se voit pas souvent, on s’est retrouvés avec 17 compos en rentrant au studio en décembre. Le processus est a peu près le même pour chaque morceau, j’enregistre une démo avec les moyens du bord (enregistreur cassette et MD) voix, guitare ou orgue, des fois un bout de percu ; un truc plutôt minimaliste, mais où j’essaie qu’il y ait déjà le groove de la chanson. Après, tout le reste se fait ensemble en répète, et en général, à la première répète, le morceau est déjà en place, même au niveau arrangements. Et ça, c’est vraiment excitant ! Au studio Larsen, avec Djan aux manettes, on a tous joué ensemble, les cuivres et la voix étant juste témoins et réenregistrés après.


L’album s’appelle « Live Together » ; je suppose que ça a un sens important ?
Pour sûr, la vie sans rencontrer des gens différents, sans vrai partage avec ces gens, c’est juste horrible. Les technologies actuelles sont dangereuses pour ça, les gens ne vivent plus ensemble, on est dans un monde de plus en plus narcissique, égocentrique et faux. Comme exemple, cette vision du monde qu’on veut nous imposer : dans mon boulot (je suis instit’ en maternelle) il y a quelques années, on nous demandait d’apprendre aux enfants à vivre ensemble, ça a été remplacé depuis par apprendre aux enfants à devenir élèves… tout un programme, et vraiment gravé dans les textes ! Et puis Live Together” , ça a aussi du sens pour le groupe, puisque c’est la première chanson où tout s’est fait ensemble en même temps, trouver le groove, les arrangements… Mais bon, titre à part, cette chanson, ce n’est pas un hymne, juste une chanson d’amour, où un gars demande à sa dulcinée si elle veut enfin vivre et tout partager avec lui.

C’est aussi comme une réactivation pour votre label Larsen Recordz ?
Je ne sais pas trop. Faire tourner ce label m’a pris tellement de temps dans le passé, du temps à faire des trucs pas excitants (mails, paquets, prises de tête avec des dépôts…) et surtout, tout seul dans mon coin. Je ne me sens pas de reprendre ça au même rythme qu’il y a quelques années. Participer à un projet comme Folkwelt, un collectif de musiciens de par ici, est bien plus excitant pour moi. On passe du temps tous ensemble à créer quelque chose et à faire la fête (live together !!!), comme durant les premières années de Larsen. Enfin, je n’ai pas l’intention d’arrêter le label, mais plutôt de continuer comme ces derniers temps : 2 ou 3 sorties par an, à un rythme qui me laisse du temps pour ne rien faire, pour inviter plein d’amis et faire de la musique.


Quels sont vos projets ?

On a 4 titres plus funky qui sortent en mars sur un maxi 45t Catapulte Rds, (le label londonien d’Axel et ses amis) et un single qui est prêt et sortira en février sur B-Soul / Larsen Rdz. Côté concerts, on a commencé à prospecter et on devrait aller faire quelques concerts un peu partout l’an prochain. Les emplois du temps de chacun sont assez chargés et ce n’est pas facile de réunir tout le monde, mais ça va se faire. On joue maintenant dans 2 « formations«  : soit tous les 9 à chaque fois que c’est possible, soit dans une version plus réduite.

Et pour le label ?

Pour l’instant, un seul single est prévu ; ça sera la centième référence Larsen. On voudrait réenregistrer une nouvelle version de « Mrs X », un titre de « Get Crazy », le premier album Larsen et premier album des Slow sorti en 1990. Avec, en face B, une nouvelle compo « It must be love ».


Avez-vous des projets parallèles ?

En effet, la liste risque d’être longue et je vais sans doute en oublier.

Axel a un projet solo : Graham Mushnik, mais aussi plusieurs groupes, Guess What, l’Orchestre du Montplaisant, Malphino (toutes les infos sur le site Catapulte Rds), Luc et Dav jouent dans la Squadra Zeus, Dav joue avec Guarracino, Luc joue aussi dans Imperial Tiger Orchestra (en interview dans le n°129 d’Abus Dangereux, avec un titre sur le CD sampler) et Mango Time, Mathieu dans Les Pythons de la Fournaise (sorti sur Folkwelt Rds), Renaud dans Monstre ! , Tello, Dan et Stompin Harvey jouent dans Advien’ Quepeux & the Good Time Boys (formidable groupe Zydéco / Cajun), et Tello joue aussi avec les Rectifiers.

Voilà de grandes nouvelles : les Slow Slushy Boys c’est reparti avec un album formidable et langoureux. A venir : un Maxi 4 titres orienté funky, un (voire deux) autre(s) single(s). Et des concerts ! Le rêve !

Nouvel album « Live Together«  LP, Larsen Recordz

Propos recueillis par Bertrand Tappaz

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