Compte Rendu Live: Hugh Cornwell @ La Rotonde – Bruxelles 01/12/10

Hugh Cornwell
La Rotonde – Bruxelles (Belgique)
Mercredi 1er décembre 2010

Il fait caillant, comme disent nos amis belges, lorsque je sors du métro, direction Le Botanique pour aller voir et entendre, dans la salle la plus exiguë du complexe, la voix légendaire des Stranglers.

Hugh Cornwell tourne, malgré la neige et la froidure de l’hiver, parce qu’il faut bien payer ses factures, et ce ne sont pas les ventes de ses disques solos – le (déjà) huitième Hooverdam vient de sortir – qui vont mettre du beurre dans sa boîte de spinash.
Le public, venu en nombre, fait peur à voir. Moyenne d’âge : la cinquantaine passée, le cheveu rare mais dressé, histoire de faire comprendre à tous que de la punkitude, ils en étaient. Désormais ingénieurs, secrétaires de direction, cadres sup ou chauffeurs routiers, les costards et écharpes savamment parfumées ont remplacé les t-shirts pourris, retenus tant bien que mal par les fameuses épingles à nourrice.
Contre toute attente, Hugh ne vient pas jouer ses nouveaux morceaux et deux pauvres tubes en rappel, aidé d’une simple guitare acoustique. C’est armé d’un vrai groupe, enfin une section rythmique, qu’il se pointera sur scène pour présenter son dernier bébé, entrecoupé de vieux hits (des Stranglers), le tout en deux parties, ponctuées d’un interminable interlude.
A peine, les premiers riffs de guitare du grand Hugh (qui n’est pas si grand, faut pas croire), que je reçois ma première giclée de bière sur la tête… et ce ne sera pas la dernière, car les vieux punks ont encore de beaux restes, et malgré leurs responsabilités professionnelles le jour, ils savent encore faire la fête le soir (façon Dr Jekyll et Mister Hyde). En revanche, finis les coups de coudes des pogoteurs du mercredi. Passés cinquante balais, ce sont les coups de bides… c’est que la bière belge, elle est trop bonne, ami lecteur, et je te raconte pas les frites et le chocolat. Bref, le pogo des quinquas ressemble à s’y méprendre à un défilé de mammouths, rapport aux vibrations occasionnées.
Sir Cornwell a manifestement d’autres habitudes alimentaires. Sec comme un coup de trique, muscles tendus et grimaces relevant du toc, penché sur sa guitare, il chante encore bel et bien. No more heroes, Hanging around, Nice n’ sleazy, Always the sun ou Golden brown (à ne pas confondre avec Gordon Brown) feront l’objet de versions viriles. Le jeune batteur a, n’en doutons pas, été bucheron dans une vie antérieure. Quant au bassiste, au look très Tom Jones (en 65), il gratte sa basse comme une douze cordes avec une patate qui fait plaisir à voir et mal aux oreilles.
« Je ne suis pas venu à Bruxelles depuis… oh la la.. au moins 1728… à l’époque je conduisais un cheval, armé d’un arc et de flèches ! », « Comment dit-on « ugly » en français ? Quoi, j’entends rien, non c’est pas assez « ugly »; Avez-vous une meilleure traduction en français, la langue la plus belle du monde devrait comprendre un mot terriblement « ugly » pour dire « ugly », isn’t it? »… C’est ponctué de cet humour so british que le set, un poil électrique, prend une allure de machine à remonter le temps, une machine souvent émouvante, mais pas toujours…
Le concert s’achève par une petite bagarre isolée entre potes, sympa, et un morceau d’une longueur… digne d’un machin prog rock à la Steve Hillage, voire pire. Tant mieux, il est tard, et les rengaines du passé, ça va bien une heure trente.
Franck Ducourant
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