La Tournée des Vrais Enfoirés

SCHÖNE CONNERIE [Fra] + ZOB [Fra] + BOB’S NOT DEAD [Fra] à Montpellier, Antirouille le 29/04/11
« La tournée des Vrais Enfoirés » est le meilleur intitulé trouvé pour un package qui le mérite amplement alors vérifions le trousseau : Fiat luxe et FrEd ?! au top, pied au plancher camarade, andiamo à l’Antirouilla !

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Le sam’di à Montpellier c’est le jour du mariage lalala… Et dans les pubs d’obédience royaumunienne, c’est Happy Hour pour toute la soirée, yeeehaaah ! Paye ta Bombardier tavernier, pour une fois les têtes (bientôt ?) couronnées ne resteront pas en travers de la gorge, elles ne feront que passer, neck it motherfucker ! Antirouille, un peu plus tard : le premier enfoiré, BOB’S NOT DEAD, monte sur scène devant un parterre plutôt déplumé, faut dire que comme souvent le public s’est déplacé pour faire montre de sa solidarité, on doit être trente. Croyez-vous donc que tout le monde ait cinq (oui cinq !) euros à claquer pour trois sets dans une Antirouille toujours aussi chouettos ? Donc BOB est toujours le résultat d’un shaker secoué, si, si, c’est le mot qui convient, avec à l’intérieur du Renaud des débuts, les BERU avec satu et boite à rythmes, Brassens et une pincée deVRP. Sacrément détonnant pour un homme seul avec crête et guitare et sympathique florilège entre goguenardises acides (ah les viticulteurs, les farandoles et les baloches…) et sensibilité délicate comme dans son morceau sur les putes de la route de Narbonne. Riche, son CD aurait été mien car le mec est doué, décidément.

ZOB de Nîmes (ça en jette hein ?) est accompagné d’une human beatbox qui fracasse, l’homme avec sa bouche évoque tout à tour drum & bass élastique ou double bombe de SLIPKNOT. Le curieux duo « croit au slam, il est slamiste » et les textes déclamés ne manquent pas de sel. Un poème issu du répertoire classique, « Nuit de folie », est également à l’ordre du jour et provoquera la pâmoison des belles amatrices de poésie dont une tentera d’expliquer au sieur ZOB l’importance intrinsèque de l’oeuvre de Rimbaud dans la scansion urbaine. Unfortunately on s’en tamponne tous le coquillard, hilares, à l’instar de l’illustre slammeur à qui nous souhaitons avoir de nouveau affaire une prochaine fois devant un public un peu plus motivé, nombreux, etc.

SCHÖNE CONNERIE alias Pierrot de STEVO’S TEEN a décidément bien fait comme il l’explique dans un de ses textes de se lancer dans le hip-hop tant il y réussit bien. Si pour quelqu’un qui connait déjà la Bête le set ne recèle d’aucun inédit depuis la dernière fois (voir chronique ), un nouveau personnage a fait son apparition en la personne de Fred, un keupon qui « joue » désormais certains passages des textes affublés de déguisements assez marrants, en particulier lors du fameux « Obsédé sexuel ». Dark-Ozy n’a décidément qu’à bien se tenir, foi de Ged-Aïe !

Epilogue : les rues peuplées de faces d’anchois bien bourrées n’inspirant que très peu le duo de reporters de l’extrême, c’est vers le Rockstore que les pas nous mènent, moins garni de people que l’immense parking Gambetta ressemblant à s’y méprendre à la salle de bal de la ligne Maginot. La sortie, qui indiquait pourtant le centre-ville de Montpellier nous fait atterrir en catastrophe…à Pigalle !!!? Comment se fait-ce ?!!

[A suivre dans PIGALLE [Fra] + LES YAOURT BROTHERS [Fra] + LAURENT MONTAGNE [Fra] à Pézenas, Foyer des Campagnes le 30/04/11 !]

PIGALLE [Fra] + LES YAOURT BROTHERS [Fra] + LAURENT MONTAGNE [Fra] à Pézenas, Foyer des Campagnes le 30/04/11

[Suite et fin de SCHÖNE CONNERIE [Fra] + ZOB [Fra] + BOB’S NOT DEAD [Fra] à Montpellier, Antirouille le 29/04/11]

…A moins que ce ne soit que Pézenas, héraultaise cité de passage deMolière et lieu de naissance de Boby Lapointe à qui chaque année on rend hommage au moyen du fameux Printival ?

Affiche imposante pour qui s’attache à la chanson française de qualité et au sommet de laquelle en lettres dorées on retrouve le légendaire PIGALLE de François Hadji-Lazaro, accompagné pour cette fois par Laurent Montagne, performer auto-samplant sans faux-semblant toujours prêt à monter sur scène pour défendre ses morceaux malicieux. Les dernières rencontres avec l’homme date si un certain cervelet veut bien accepter de tourner du premier festival de Mourèze puis un concert de soutien à ce même festival une paire d’années plus tard. Etait-ce la première fois en 2005 aux côtés des excellents (et disparus ?) MES ANJES NOIRES ? Tiens mais au fait, ce bonhomme qui tient la guitare hell’ectrique ce soir aux côtés de Laurent ne serait-il pas Pierre-Yves Serres, leader de ce même groupe ? Et puis dites, vous allez me lâcher avec toutes vos questions oui ?

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Horreur, malédiction et cornes de bouc, quand votre non-serviteur et ses trois acolytes, planchiste pour certain, pénètrent dans la salle, c’est pour constater qu’ils appartiennent désormais au quatrième âge puisqu’ils ont droit aujourd’hui à un concert… assis ! Ostie de criss de calice mais même de vieilles breloques comme nous sentent monter le long de la colonne vertébrale une violente poussée de… Non, ok, on s’assoit, pourquoi discuter, la France de Sarkozy, les vieux, charentaises riment avec chanson française, moi, je voulais pas venir on m’a obligé. C’est donc ASSIS dans la chouette salle du Foyer des Campagnes de PézEUnas, de Pèznas, Pézénas, de comme vous voulez en fait puisqu’on s’en fiche que nous acclamons l’arrivée de Laurent Montagne accompagné donc de Pierre-Yves Serres, zeu suspense iz over, repose le pacemaker. Et yeeehaaah, spéciale Ged-y-casse à Fred ?!, Laurent n’a rien changé de ses habitudes d’antan : des textes malins et souvent drôles chantés sur tous les tons possibles, la voix comme les textes devant être considérés si vous ne voulez pas mon avis comme de véritables instruments ici. L’adjuvant, rien à voir avec les gendarmes, hell’ectrique Pierre-Yves parsème les partitions de petites touches rock, quand ce n’est pas pour devenir ossature par exemple sur la reprise de Dominique A (« Le courage des oiseaux » selvoupli). Pour le reste Laurent sample en direct des bruits ou des parties de son chant pour en faire avec habileté les instruments qu’il manque sur scène car rappelons-le sur cette scène ne trônent que Pierre-Yves et sa gratte, Laurent et la sienne (acoustique), un micro et le pédalier sampleur (et sans reproche, forcément). On retiendra de la prestation le charme et la malice d’un grand chanteur (t’as déjà vu une petite montagne ?) qui met son public dans le creux de sa main sur des morceaux marrant comme « Ping pong », tarabiscoté comme « Sous le poids des concessions » ou vibrants (cette voix !) comme « Mes pas », morceau-titre de son dernier album sorti chez L’Autre Distribution. Et au cas où le public ne sache pas bien comment traduire le mot unplugged, Laurent revient seul pour un rappel, s’assoit au bord de la scène et joue « L’Homme est un perroquet » à la seule force de sa guitare et de sa voix, la classe pour obtenir un silence studieux sans oublier un franc succès. Il est temps de sortir faire un tour pendant que PIGALLE s’installe.

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Quand s’amoncellent en petits tas les gens avinés, ils remarquent néanmoins la présence de créatures bien plus grandes qu’eux. On appelle ça des musiciens sur des échasses, spéciale Ged-y-casse à Christel et à mon bras atrophié depuis cette rencontre impromptue. Les produits laitiers sont nos amis pour la vie qu’ils disaient ? Les YAOURT BROTHERS vont tenter de faire oublier au public que le changement de plateau est très, Très, TRES long. Et ce n’est pas grâce à de bien festives reprises de la « Salsa du démon » ou de « Ramon Perez » que l’envie de voir PIGALLE devient oubli, fût-il involontaire. Non, non, non.

C’est après avoir assisté à un affichage des plus restrictif (pas de photo, pas de boisson, heureusement la musique c’est bon, on peut, on a même cru qu’un type au t-shirt Jack Daniels allait se faire dépenailler par la sécu), qu’enfin Sésame, sous vos applaudissements, s’ouvrit dans un sinistre craquement. Ô joie, le demi-siècle passé dehors a servi aux organisateurs pour vider la salle de ces chaises honnies, gloire au Diable ! Ok du coup, la salle paraît bien moins pleine mais les absents, souvent très laids, ont toujours tort. La sortie en février 2010 de l’excellent « Des espoirs » a donné lieu à une imposante tournée, voyons voir si le groupe a encore un tigre dans le moteur. Bingo, c’est la cas, PIGALLE est en grande forme et pendant plus d’une heure et demie fait tourner tous ses plus grands succès (« Il boit du café », « La Goutte d’Or », « Pigalle », « Dans la salle du bar tabac de la rue des Martyrs », « Brève rencontre ») ainsi que tant qu’à faire la totalité du dernier album dont les meilleurs titres (tout-à-fait subjectivement : « Il y a dans la cité sans nom », « La dernière fois », « La frontière », « Qui voudrait parler d’elle »…) sont absolument imparables. Sur les planches, rappel, se trouvent un batteur, un bassiste et un guitariste,François occupant le devant de la scène avec plus d’une demi-douzaine d’instruments biscornus comme la vielle à roue, la cornemuse, le ukulele, ou l’accordéon sans oublier sa voix rocailleuse reconnaissable entre mille. Sa manière sarcastique de présenter les morceaux, entre monsieur loyal rock’n’roll et conteur urbain, est irrésistible et personne ne voit passer un set sans temps mort. Le parterre, allant des gamins de cinq-six ans aux fossiles du carbonifère en passant par une poignée de keupons, en prend plein les feuilles et c’est là peut-être que le bémol doit être mis si on se demande pourquoi à l’heure où de nombreux festivals proposent à l’entrée des bouchons pour les feuilles on est surpris ce soir par un volume très élevé qui n’en finit pas de faire siffler la cafetière. Ouais t’as raison, nous aurions dû prévoir mais… En ce qui concerne le concert en lui-même, rien à dire de plus, une excellente soirée loin de la musique de supermarché aux paroles lénifiantes que l’on appelle aujourd’hui chanson française.

Un article de Ged (aka Guillaume Dumazer), un aimable nouveau contributeur pour Abus Dangereux et rédac’chef du fanzine/webzine Dead Church.

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Une réponse à La Tournée des Vrais Enfoirés

  1. ged dit :

    Hep merci ! Et pour ceux lisent, voire dévorent, c’est ici que ça se passe: http://pwah.over-blog.com
    Ged

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