Interview: Jullian Angel

DANS LA LIGNE DE MIRE

(Complément de l’interview paru dans le numéro 118 disponible ici)

Jullian Angel est un artiste discret qui travaille dans l’ombre la matière émotionnelle depuis une dizaine d’années, à la force du poigner. Son 3ème album, « Kamikaze planning holidays », dépeint un homme en lutte avec ses démons et qui gagne à la fin.

Cette victoire se traduit par la révélation d’une voix immense, chaude, enveloppante, découverte l’an dernier sur les petites scènes que hante ce grand jeune homme. (voir face 115) Longiligne et réservé, tout de noir vêtu, souligné d’une veste de velours rouge, Jullian Angel fait penser à ce cavalier qui retient sa monture fougueuse, encore enivrée de la route. Même si je ne sais rien de son tout premier album « Melancholic Ecstasy », rescapé d’une période low-fi, bricolé avec un mini-disc et un sampler cheap », j’imagine les étapes qui ont mené Jullian à aujourd’hui. La nécessité d’exprimer des choses très personnelles, la découverte du pouvoir transcendant de la musique, la solitude de l’expérimentateur de fond, la fatigue du bouillonnement de l’inspiration, les réponses qu’on s’invente pour avancer, retournant le manque de moyens en atouts et la satisfaction de voir gravés ses premiers efforts sur un disque, un objet tangible et fier.

« Life was the answer » est le résultat de cet optimisme forcé, car il n’y a pas d’autre solution pour l’artiste que de tout faire par lui-même. Déjà il refuse le choix entre folk et pop, lyrisme et minimalisme, faisant taire la peur d’apparaitre comme un alien dans ce monde formaté à coup de masques et de croix rageusement fixées sur la pochette. Mais c’était il y a trois ans déjà. Trois ans pendant lesquels la vie a marqué l’artiste de ses coups de cœur et de ses coups de griffe, le faisant grandir presque malgré lui. Du coup « Kamikaze planning Holidays » se retrouve en suspension après avoir été écrit dans l’urgence (avant de réelles vacances qui ont failli capoter au dernier moment).

Après ? Le temps patine, les horizons s’obscurcissent alors Jullian diversifie ses activités (écriture, organisation de concerts, multiples collaborations) Il travaille son écriture, sa voix et multiplie les apparitions publiques qui le tirent vers une profondeur inédite comme en témoigne ce disque acoustique enregistré à la maison, « For a ghost » (in a room session),  » et sorti l’an dernier à l’arrache. Encore une exigence commandée par je ne sais quelle nécessité de communiquer, de sortir de sa coquille et de dire « je suis là, si vous êtes dans le coin, arrêtez vous un instant que nous fassions connaissance. » Mais Jullian reste bien arrimé à la barre de son projet « Kamikaze », auquel seuls Valérie Leclerc de Half Asleep et Bruno Green ont accès. La fin de l’odyssée est signée Les Disques Normal qui nous permettent aujourd’hui enfin de découvrir ce disque sombre et fier qui ravira autant les fans de Leonard Cohen que de And Also The Trees.

Comment travailles-tu le son et les arrangements ? (le ukulélé de « Live on beauty », le theremine de « Truce », les montées et les descentes de « Modern tragedy »)

J’étais à la veille de mes vacances et j’avais une douzaine de morceaux. Je devais réfléchir aux arrangements aux sons, et j’ai posé ça un peu comme un peintre qui imagine à l’avance les couleurs. Il se trouve que ça a marché, alors qu’en musique, on pose souvent un point de départ et presque délibérément, on s’en écarte après, on se laisse dériver. Là, je n’ai quasiment rien ajouté en termes d’arrangements par rapport à ce que j’avais prévu au départ. Mais ce sont des petites choses qui viennent ponctuer le squelette acoustique, soit guitare, ukulélé ou banjo. Il fallait donc que tout soit très bien écrit pour que je n’ai pas envie par la suite de remplir l’espace par ci ou ça…

En parlant de « Modern Tragedy », tu sites le morceau le plus atypique de l’album où j’utilise la caisse d’un banjo pour faire la rythmique. On n’identifie pas trop ce que c’est et c’est justement ce qui m’intéresse. J’aime bien faire des collages un peu contre nature en partant de choses assez classiques. Poser une guitare et une voix, ce n’est pas révolutionnaire. Poser du ukulélé c’est très en vogue ces derniers temps, donc rien de très original. Mais du theremine, c’est beaucoup moins courant dans la pop/folk .Il est connoté électronique alors que c’est un des instruments les plus physiques et humains qui soit, puisque les ondes se contrôlent par la gestuelle du bras. Comme j’aime bien me faire des challenges, celui de « Live on beauty » était d’utiliser un instrument dont je n’avais pas forcément envie. Mais si un morceau réclame cet instrument-là et qu’on arrive à s’y reconnaitre, il faut le faire. Il faut réussir à rentrer dans l’esprit du morceau pour dépasser ses limites techniques, car je ne maitrise aucun de ces instruments. C’est ainsi que j’ai connu des moments très intenses avec le mélodica, car c’est une question de souffle.

Tu éprouves donc du plaisir dans la prise de risques ?

C’est un plaisir un peu maso. Sur l’album précédent, je m’étais mis à faire de la batterie six mois avant les enregistrements alors que je n’en avais jamais joué. C’est l’esprit DIY poussé dans ses derniers retranchements, mais du coup ça doit rester simple car je ne vais pas me lancer dans un concerto de mélodica. J’utilise le prétexte de me dire que je n’ai pas les connaissances, que je ne connais personne de disponible pour le faire. Mais je pense que j’ai envie de me confronter à ça. D’un autre côté quand tu demandes à quelqu’un de jouer avec toi, il faut que tu ais envie de le faire entrer dans ton univers. Tu vas alors établir un rapport humain qui peut être merveilleux ou au contraire être déçu car ça ne correspond pas à tes attentes. Et là ça devient délicat. Sur cet album-là, il n’y a qu’une intervenante extérieure, Half Asleep, artiste bruxelloise qui avait déjà posé des voix sur le disque précédent. C’est une des seuls personnes en qui je pouvais avoir toute confiance. C’est assez rare. Dans mon état d’esprit actuel, l’album suivant doit forcément être une aventure collective, hormis l’écriture qui est mon domaine réservé. Déjà je ne veux pas m’autoproduire, accepter d’avoir une personne extérieure qui tienne le projet. Je ne sais pas si je vais réussir car je suis pas mal « freak control » J’ai eu des petites expériences de groupes, mais ce n’est jamais allé très loin et ça m’a confirmé que j’étais fait pour me produire en solo. Alors qu’au départ comme tout le monde, je voulais être chanteur dans un groupe et devenir une rock star (rires). Aujourd’hui ce n’est toujours pas ma vision idéale de l’artiste, mais j’ai admis le fait que j’avais beaucoup plus à apporter artistiquement comme ça. Je pense avoir créé un univers, façonné année après année qui a une certaine singularité, enfin du moins je l’espère. C’est plus pertinent que de faire des efforts énormes pour faire aller dans le même sens quelques musiciens, aussi bons soient-ils, pour un résultat qui sera juste bien, sans réelle personnalité. Ma principale appréhension sur le travail collectif est de ne pas me retrouver à la fin avec quelque chose qui ressemblerait à tant d’autres disques. Tout à coup on a les moyens, donc on se dit : tiens si on enregistrait des cordes, ou parce que j’ai plein d’amis je vais tous les faire jouer sur mon album. Mais ce n’est pas la garantie d’un bon album. Donc même si l’idée pour la suite est de faire entrer des gens dans mon univers, le ticket d’entrée sera cher car je ne suis pas prêt à sacrifier ma singularité. De toute façon, je ne pense pas qu’il y ait des dizaines de personnes qui aient envie de collaborer avec moi. (rires)

Comment as-tu rencontré Valérie Leclerc qui t’accompagne sur certains morceaux (Half Asleep) ? Que t’apporte-t-elle ?

Nous avons de profondes affinités musicales, mais c’est humain avant tout. On a réussi à briser la glace très rapidement grâce à des expériences communes de vie et c’est devenu presqu’une soeur pour moi. C’est pourquoi je n’ai pas eu de problème à la faire intervenir sur des chansons dont les thèmes étaient assez chargés. Je pense que le disque serait beaucoup plus austère si elle n’était pas là. Même si objectivement on l’entend peu, la manière de placer sa voix, de chuchoter, de jouer de la flute m’ont énormément porté. Même si sur « Live on beauty », c’est le theremine qui symbolise le personnage féminin du morceau.

Tu n’en as pas marre de tout porter sur tes épaules ?

En sachant que les thèmes abordés dans ce dernier disque ne sont pas faciles, je comprends que les gens me disent qu’ils n’ont pas envie d’aller sur la ligne de feu comme je leur demande. J’ai collaboré avec des vidéastes pour réaliser le clip de « The strong ». J’ai trouvé les bonnes phrases pour leur expliquer de quoi parlait le texte qui est lié à une histoire personnelle. Donc à l’image ça devait être fort, je ne pouvais pas envisager un clip promotionnel. Ils auraient pu rester dans l’aspect technique, mais je les ai impliqués émotionnellement. En tout cas, moi quand je suis invité dans d’autres projets, j’ai besoin de me sentir impliqué émotionnellement pour donner. J’ai mis longtemps à me remettre d’un autisme assez poussé et ce n’est qu’au 3ème album que j’ai envisagé de faire travailler quelqu’un d’autre sur le mastering. Mais la confiance est une des choses les plus difficiles à gagner ou donner. Il y a trop de projets musicaux d’artistes que j’estime sur scène qui m’ont déçu une fois sur disque. Par contre j’ai eu des expériences extraordinaires comme avec Bruno Green. Les Disques Normal m’avaient donné son nom et je l’ai contacté par mail sans connaitre son œuvre, ni celle de Santa Cruz. Il m’a répondu dans l’heure qui suivait. Il avait non seulement écouté ce que je faisais, mais il était également allé sur un blog assez littéraire que je tiens. J’ai été surpris de cette curiosité bienveillante qui n’a rien à voir avec du son. Du coup il devenait évident que je pouvais envisager de lui faire confiance, même Je pense que c’était la bonne oreille pour ce disque-là. Le fait qu’il soit aussi auteur compositeur, qu’il ait son univers très personnel également me permettait de ne pas douter de ce choix qui finalement était un peu le fruit du hasard.

Tu changes de voix d’un morceau à l’autre (un peu râpée (début de l’album) ou très profonde (A choice, Faith) Pourquoi ?

Il y a plein de chanteurs que tu reconnais à leur voix, leurs tics et je voulais éviter d’être comme ça. Mais depuis deux ans, je sens une unité dans ma façon de chanter, notamment en concert qui fait que je commence à assumer que je suis un chateur. Ok, ce n’est pas une maladie ! (rires) Je commence à assumer qu’on puisse, si on a écouté des titres précédents, reconnaitre que c’est moi, en évitant de m’auto parodier. Mais comme je n’ai pas vingt ans de carrière, ca ne risque pas de m’arriver tout de suite. J’utilisais des personnages dans chacune des chansons du précédent album « Life was the answer ». Comme, il y avait une idée d’incarnation, vocalement je m’investissais dans le texte et le morceau. « Kamikase » évoque des épisodes de ma vie personnelle, différents stades d’émotions qui peuvent passer d’un certain abattement à quelque chose de plus langoureux. J’ai essayé de pousser ça particulièrement sur la fin du disque. Je voulais symboliser la transition entre une voix presque juvénile sur « Modern Tragedy » qui est sur la colère et glisser vers l’homme. Montrer avec « Faith » qui finit l’album, qu’à un moment, il n’y a pas d’autre choix qu’assumer cette évolution. La plupart des voix ont été enregistrées sur une semaine, et à cette époque j’avais cette voix un peu éraillée. J’ai voulu accentuer au mixage le travail que j’avais fait sur le souffle pour donner cette impression que je chante au creux de l’oreille. Il est vrai que c’est presqu’à l’opposé du performer avec une tessiture assez grave que tu as pu voir sur scène. Mais en jouant dans des lieux pas forcément très bien sonorisés, calmes et silencieux (rires), si je devais prendre la voix de l’album, on ne m’entendrait pas. Donc sur scène je me lâche et j’assume d’avoir une « grosse » voix, comme on m’a dit hier soir. (rires) Sur disque j’ai par contre envie de garder des nuances. J’ai réenregistré « Faith » un an après tous les autres morceaux, et ca donne l’impression d’une seconde mue. L’impression que j’ai une voix plus profonde qui a suivie le court de ma vie n’a rien avoir avec la tonalité dans laquelle je chante.

Donc ce disque est une sorte de polaroid de ta vie, sur une période de deux ans.

« Life was the answer » se voulait intemporel alors que « Kamikase » assume de refléter une période avec une ouverture à la fin vers ce que pourrait être la suite. C’est un album de transition.

Dans la vidéo « The strong » tu dessines à la craie. Sur la pochette de « Life was the answer » tu es le pinceau à la main. Qu’est ce que représente le dessin pour toi ?

Je passe plus de temps à écrire les textes qu’à composer les musiques. Je savais que mettre des paroles de l’album dans le clip n’allait pas coller visuellement. Il fallait trouver une autre manière d’illustrer ce texte. J’ai trouvé que c’était une bonne idée de dessiner des figures au sol, de les voir évoluer comme ce personnage enfermé entre quatre murs et qui essaie de sortir de ses propres nœuds d’esprit. C’est aussi une méthode utilisée de manière thérapeutique. Pour la pochette de « Life was the answer », je n’ai fait qu’une grosse croix à la peinture et j’avoue ne pas avoir fait le lien entre les deux démarches. Maintenant que tu le dis, c’est évident. Mais je n’ai pas envie de trop conceptualiser l’affaire…

Passons donc à un autre sujet qui risque de faire le même flop. Kamikaze veut dire « Vent divin » et tu as choisi de t’appeler « Angel ». On retrouve pas mal de fantômes, de morts vivants et de personnages mystiques. Quelle est ta relation à la religion ?

Attention soyons précis, je m’intéresse au mystique, pas à la religion ! Ce domaine-là est avant tout de l’ordre du spirituel dont on a du mal à parler ouvertement en France. Ce qui crée une confusion avec la religion, qui pour moi n’a rien à voir. C’est d’ailleurs assez frustrant et je me dis que je serais certainement mieux dans un autre pays où les esprits sont plus ouverts sur le sujet. Aux Etats Unis on utilise le mot « God » à toutes les sauces sans qu’on soit dans un registre de dévotion. C’est un témoin qu’on interpelle. On se place dans une tradition qui consiste à s’adresser à l’inconnu, au mystère sans chercher forcément à rationaliser la réponse. Pourquoi est ce que je me suis retrouvé dans le même wagon que cette femme que je n’avais pas vue depuis un certains temps, et que je ai croisée deux fois en l’espace d’une semaine ? Il y a plein de choses qu’on peut ou non interpréter comme des signes. La mystique pour moi n’est que ça : on peut décider de ne rien voir. Mais si on veut prêter attention à certaines perceptions, il faut à tout prix réussir à les dégager du religieux et c’est très difficile chez nous. On a acquis un inconscient religieux, des restes de dogmes et c’est très difficile de s’exprimer là-dessus. Il faut passer plusieurs barrières pour oser se poser les questions qui nous taraudent tous : pourquoi ceci, pourquoi cela et tenter d’y répondre avec un mélange d’espoir et d’appréhension. Il faut être rationnel, c’est ce qui m’a sauvé en pas mal d’occasions. Mais toute la quête de sens qu’on peut avoir en construisant une chanson, en entamant un dialogue avec la femme qu’on aime, tout ça pour moi est une quête spirituelle qui cache Dieu quelque part un peu plus loin. Sauf que Dieu c’est un sentiment, une perception. Ce n’est pas un grand bonhomme à la barbe blanche avec la voix française de Charlton Eston… (rires)

Tes textes sont très travaillés, avec quelques tournures anciennes et poétiques, bien qu’en anglais.

Je conçois mes livrets comme des recueils de poésie. Les textes doivent pouvoir être lus et compris, sans la musique associée. C’est pourquoi j’y ajoute tout ce qui peut aider à rendre la chose un peu moins obscure, notamment la ponctuation, une versification assez rigoureuse. Je travaille mes textes en les lisant à voix haute pour qu’ils tiennent tout seuls. D’ailleurs parfois je mets en musique des textes déjà tout près. Je préfère prendre le risque de jeter au panier une dizaine de mélodies que de devoir dénaturer un texte pour qu’il colle à une mélodie.

J’interprète « Insane men are locked outside » comme un questionnement sur la position de l’artiste par rapport aux autres. Qu’en est-il vraiment ?

C’est le seul texte de l’album qui ne parle pas de moi. J’ai écrit sur quelqu’un – qui ne m’a rien demandé implicitement – qui avait une histoire à transmettre et qui ne pouvait pas le faire. C’est un fardeau en fait qu’il m’a transmis mais je n’avais pas d’autre choix que d’être le vecteur de ce besoin-là. Je n’ai même pas eu l’impression d’écrire ce texte, il sortait tout seul. C’est un des moins littéraires de l’album, le plus simple et le plus concis. « Mets ma vie dans une chanson, fais en sorte que ce soit agréable à chanter ». En fait c’était un monsieur qui n’y voyait plus suffisamment pour s’exprimer par l’écriture ou le dessin et qui était confiné dans un endroit où il n’a plus vraiment accès au monde extérieur. Il avait peur du psychiatre qui s’occupait de son cas et au lieu d’insister pour obtenir de nouvelles lunettes, il passait son temps à fumer et dormir. C’est le premier texte que j’ai écrit pour l’album et qui a déclenché toute cette phase d’écriture sur mes souvenirs les plus prégnants. Les symboles que je dessine dans le clip de « The Strong » sont dédiés à cette personne, car on ne devrait pas interdire à un être humain d’avoir un crayon et du papier. Le refrain « les fous sont enfermés à l’extérieur » exprime à la fois mon sentiment par rapport à cette situation et ce que j’avais l’impression de voir autour de moi : des personnes avec le masque de gens bien intégrés, voire bien en vue et qui me faisaient peur – comme Ravaillac, Manson ou Chapman…

Et donc l’artiste doit se protéger de ces gens-là pour garder sa pureté….

Dans la mythologie, l’artiste n’est il pas le fou justement ? Avec tout ce à quoi on a accès aujourd’hui via les médias, on ne peut qu’être imprégné de culture (s) et rationaliser son action. C’est très difficile de revenir à une approche plus pure, plus détachée de la pratique artistique, alors que c’est ce qu’il y a de plus intéressant.

Quel est à ton avis son rôle dans la société moderne ?

Personnellement, j’ai l’impression d’être un sous-homme si je n’arrive pas à me rendre utile. Je ne suis pas bon à grand-chose d’autre (j’ai peut être pas poussé assez loin) que de composer des musiques et donner des concerts et ca donne une certaine responsabilité. Le côté « il ne faut pas se prendre au sérieux » rabâché comme un leitmotiv m’agace un peu. A partir du moment où quelqu’un me tend un micro, qu’il y ait 10 personnes en face ou 200, que je sois dans un café de quartier ou dans un salle prestigieuse, j’ai besoin de sentir que des personnes ont reçu quelque chose. Ca peut être de l’ordre du divertissement, pas obligé de leur avoir apporté la lumière céleste. (rires) Mais s’il y a des interférences qui font que je me sens seul, je ne peux pas être satisfait, même si j’étais pour une fois bien payé. Je ne peux pas sortir de là juste en me disant « ah bien c’est un bon coup pour ma carrière » et passer à autre chose. (…) Je pense que l’artiste joue un rôle cathartique et donc a une certaine responsabilité sociale. Je pense que donc il y a des moments où on doit être moins frivole, vaniteux ce qui n’est pas facile dans ce milieu-là. Par rapport à un médecin, une infirmière, quelqu’un qui va trouver un remède contre le déficit de la sécurité sociale, on ne se place ni en dessus, ni en dessous. Mais on a un rôle précis.

Cathimini

« Kamikaze planning Holiday » CD (Escape Fantasy/Les Disques Normal)

www.jullianangel.com

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Une réponse à Interview: Jullian Angel

  1. Anne dit :

    J’ai eu la chance de l’écouter dans une petite salle à Lyon et il m’a littéralement skotché! Que d’émotion à le voir, l’écouter… quel talent…Vivement le revoir…

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