X-Treme Fest

X-Treme Fest, du 1er au 3 août 2014, à Albi, Parc des Expos

Jour 1, 01/08/2014

Bien que l’on ait TOUJOURS refusé de se pointer sur un festival qui programme des scènes qui se chevauchent, l’effort qui est fait de mettre grosses machines et groupes plus modestes sur l’affiche, ainsi que les charnières temporelles plutôt courtes, font que c’est parti ! Yeeehaaah !! Courrons vers Albi avec les copains audois (mais pas à l’oeil) et hop pim pam, après le check avec l’équipe des photographes qui ouvre ses portes à votre non-serviteur, le premier groupe SEYLEN (Sélection Music in Tarn) est déjà en place pour envoyer un metalcore heavy et puissant doté d’un gros son, pas mauvais du tout.

ABORTED est introduit de bien grandiloquente manière mais la grosse attente du public fera comprendre rapido que ce n’est pas pour du cinéma qu’il est venu, mais bien pour un méchant brutal death super carré terribeul qui distribue mandale sur mandale. Affublé du meilleur nom du fest’, les DEAD KRAZUKIES balancent sur la petite scène un punk mélo plutôt agréable et énergique avec trombone en option.

Les REBEL ASSHOLES font eux dans le punk hxc mélodique (on pense souvent aux BURNING HEADS, NOFX and co), disons qu’il faut aimer. On préfère de loin, question de goût, les furieux de REAL DEAL qui performent un hardcore enragé. Une très bonne surprise ! Rien d’original mais de l’énergie à revendre. De l’énergie, y’en a aussi chez GOJIRA. Il suffit d’entendre le monstrueux The Heaviest Matter of the Universe, carton impérial à tous les coups. Un bon gros groupe de scène, faut juste aimer (comprendre ?) le cérémonial du wall of death dicté. Ceci dit, si les gens aiment jouer les marionnettes hein…

On enchaîne avec THE BLACK ZOMBIE PROCESSION qui nous avoine la tronche avec un thrashcore punky et punchy. Encore une bonne surprise dans le rayon des groupes qui ont une méchante présence scénique, suffisamment de technique pour tenir la route, suffisamment de plaisir pour allumer l’incendie dans la fosse : yeeehaaah ! Après tout ça, SMOKE DELUXE passe à la trappe (pardon) et on se retrouve comme une fleur (déjà sévèrement fânée) devant LES SHERIFF (idoles de la maison depuis toujours) et on se rend compte que si les enchainements s’avèrent plus longs, ça reste finalement du bon SHERIFF, même si l’absence de Michel est cruciale dans le régime du moteur. Nonobstant les mimiques et gestes ridicules dignes d’un guide du poseur en société chevelu, HAVOC avoinent sec avec leur speed / thrash à la KREATOR / EXODUS mais ne cassent pas forcément des briques à un canard.

Gourmand premier jour, le temps de prendre trois pintes sur les genoux et il est déjà l’heure de rejoindre la secte des yeux mécaniques et de descendre quelques verres avant un coucher salvateur, si un certain boxer et deux perruches sont d’accord…

Jour 2, 02/08/2014

Klonk, deuxième round amigos ! Bien qu’avec la tête lourde (c’est forcément la faute à « Jean-Michel DidJarre » et ses bonbecs au Jack), c’est après une vraie salade bien fraîche avec des trucs mangébeuls dedans que l’on décarre. D’autant que l’on a subséquemment du bourrinas en mise en oreille avec du grunt, de la bave, du chauvelu et du gras. SMASHED de Tarbes démontent sévère au moyen d’un affreux death venu des tripes et on n’hésitera pas à chercher à les revoir rapido. Suivent WOODWORK et son hardcore bondissant et SMOKE DELUXE, loupés la veille, pour un set plutôt pêchu de heavy rock carré et sympa. Mais aussi BLACK KNIVES qui balance un hardcore métallique lourd et costaud. La première période s’achève avec AUTHORITY ZERO dont le punk / hardcore mélo avec passages chantonnant donne clairement l’impression que le groupe bouffe à tous les rateliers stylistiques (ska / reggae inclus). Mouais.

Quand on s’aperçoit enfin – éclair de lucidité – que quelqu’un plante forcément des épingles rouillées dans une poupée vaudou à l’effigie Church (pseudonyme de Ged, ndlr) devant la poursuite impitoyable ourdie par les gobelets (et même les chaises pétées genre La Chèvre) il se fait besoin d’un remontant. Le punk / metalcore de MILES TO GO, pourtant bien foutu, ne suffira pas. ANGELUS APATRIDA et son speed / thrash à l’ancienne (death-y-dément à la mode !) super en place et convaincant mettra la claque attendue, oh oui, encore !!! BERRI TXARRAK a le courage nécessaire pour passer après la tornade espagnole. On aura du mal avec ce rock punk mélo mal placé sur l’affiche avec toutes ces brutes. Pas de problème par contre avec YOUTH AVOIDERS et son excellent punk hxc rapide, bâti autour de courts assauts bruyants et mené par un chanteur ultra motivé. Un set super old school comme on les adore. Les revoir, vite.

SUFFOCATION, pour faire court, c’est un énorme mur du son direct dans la gueule, assourdissant, ultra-brutal et sombrissime, donc forcément grand quand on est fan de death metal étatsunien, et qui plus est emmené par une des voix les plus incroyables du genre, ensablée comme celle d’une momie sur le sentier de la guerre. Frank Mullen est visiblement content d’être là, voire surpris de l’enthousiasme général. De super souriant jusqu’à hilare, le monsieur et ses violents acolytes font oublier la fatigue qui commence elle aussi à taper fort sur le bocal. La conclusion sur un Infecting the crypts est absolument monstrueuse et, masochisme ultime oblige, on en aurait repris une louche, quitte à parler plus posément stéroïdes et cordes vocales ! Sans déconner hein ?! PAF !!

Donc, enchaîner avec A WILHELM SCREAM et son punk à roulettes, c’est niet ! Très peu emballé par JUSTIN(E), c’est CONVERGE qu’on décide de se prendre dans la gueule. Et l’impact est brutal car le groupe est composé de sacrées bêtes de scène même s’il se révèle parfois un peu dur à suivre (pour ne pas dire carrément cryptique). A voir tout de même car d’une incandescence rare et pour indice de l’importance de CONVERGE, il suffit de jeter un œil au – grand – nombre de musiciens là sur le bord de la scène, la mâchoire pendante, pendant son set.

BANE sonne désespérément plat et tellement entendu que la fuite est obligatoire. Les bonnes choses continuent avec CONFUSION et son chouette hardcore efficace. Puisqu’ils s’arrêtent soudain, on est obligés d’aller voir NOFX qui après toutes ces années sonne toujours trop jeune pour un éternel vieillard. Que dire surtout de cette cover des Champs-Elysées de Dassin ?! Argh !! Finissons, si vous le voulez bien, sur une bonne note, par le very heavy rock de RED FANG, tendu à mort comme un arc à la flèche massive qui viserait ton innocent cortex de hippie, et balancé par un groupe de scène remarquable composé de headbangers acharnés. Très gros succès, au point qu’après une longue ovation, le groupe revient administrer une dernière tannée. Ouch ! Quel NOM DE DIEU DE GROUPE !! Bonne nuit !

Jour 3, 03/08/2014

Le troisième jour peut être vu comme un décès tant la fatigue fait son apparition et cogne au bon endroit pour faire choir les corps dans des fosses de je-veux-rentrer-chez-moi. A l’arrivée sur le site, un demi morceau d’OROB ne suffira pas à émettre un avis. JACK MOVE, groupe de hxc old school, est plutôt sympa, mais c’est déjà l’heure d’aller subir ALEA JACTA EST dont le hxc métallique costaud ravit les feuilles sales, yes napalm for everyone !!!

Il est désormais l’heure de remarquer une collection incroyable de bronzages protéiformes, le climat entre averses et soleil bourrin du weekend a laissé des traces sur les peaux ! LASTING VALUES et son hardcore généreusement apéritivé s’avèrent bien cool pour le goûter. THE GREAT DIVIDE, très new school et criard, parfois bougrement efficace, est beaucoup trop propre pour nos chastes feuilles. Les locaux DIRTY FONZY sont à la longue un peu trop joyeux pour la Church accro à la noirceur, mais efficaces en diable pour les (nombreux) amateurs qui exultent en choeur.

Retour au frais avec BENIGHTED qui ne demande qu’à détruire des crânes : ça tombe bien, on aime souffrir. Et quelle castagne ! C’est à peine croyable de manger tant de violence. Gruik. Duuuur. Epuisant juste à voir. On se démerde je ne sais pas comment (bière, bière, bière, bière) à louper les RAW JUSTICE, mais pas une seule seconde des REAL MCKENZIES, qui perpètrent un excellentissime scottish punk de la mort. Le gratteux apporte une preuve de bon goût avec un splendide shirt HELLHAMMER et puisqu’il le propose gentiment on ira bientôt pêcher chez le chanteur et siffler du rhum, yoho ! Obligé donc de reconnaître que la bonne humeur a du bon : excellent set ponctué par des insultes à Her Gracious Britannic Majesty, avec un langage pour le moins imagé.

LAGWAGON se trouve du coup un peu trop light et lisse pour laisser un autre souvenir qu’un concert honnête sans plus. On se replie vers THROUGH MY EYES et son metalcore lourd et bien foutu. TAGADA JONES est beaucoup plus intéressant que la dernière fois à Coursan. Nico est vraiment une pile et c’est assez chouette d’attendre (43 minutes, phone en main) les meilleures frites de festival de la planète. SICK OF IT ALL est un groupe nucléaire même si moins de monde en ce dimanche soir. Ce groupe d’athlètes peut-il seulement décevoir ? Quelle pêche ils donnent !!! Aaaaaaaargh !!!

Exit SONS OF BUDDHA pour cause de soif terrible et d’enchaînement serré. On ressuscite pour les gravures de mode de RAISED FIST qui plombent un peu l’ambiance avec une tendance à l’émotionnel longuette mais plaisent visiblement beaucoup… Tant mieux pour vous, fuyons voir les dieux floridiens d’OBITUARY qui, pourvus d’un son titanesque, annihilent toute concurrence. C’est juste génial ! Thank you good night, jouissance. Dur donc pour BIOHAZARD d’égaler ça, même si ça fracasse quand même sévère. Nom de dieu quel finish ! L’after se révèlera presque mémorable, il aurait juste suffi de moins boire. Quelle idée !

Au final, l’X-treme Fest n’a que peu de défauts : trois scènes c’est une de trop, et la Bavaria c’est infectoïde. Sinon ne changez rien !

Par Ged.

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Photos par d’Elf.

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