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SAVAGES – Live Report

SAVAGES @Connexion Café, Toulouse le 17 février 2014

Cela faisait un petit moment que la soirée se faisait attendre. Après avoir raté leur set au Primavera Sound l’an passé et une programmation à Toulouse initialement prévue en octobre dernier, voilà enfin pour moi l’opportunité d’avoir pu assister à la brûlante prestation des Savages au Connexion Café. Inutile de préciser que le concert s’est joué à guichet fermé.

La première partie fut assurée par une nouvelle formation australienne du nom de  A Dead Forest Index, un duo batterie/guitare avec à sa tête un chanteur aux faux airs de Jay Jay Johanson. En général, je ne suis jamais très emballé par les premières parties mais une écoute préalable de leur premier EP avait réussi à  me convaincre du contraire. Ce qui s’est vu confirmé sur scène. L’univers vaporeux des compositions quasi spectrales qui s’en dégage n’a pas pour autant dépareillé en ce début de soirée et a même su captiver l’attention d’un public pour le moins très ponctuel.
La suite avec les filles sauvages a tenu ses promesses. Investie chacune dans leur rôle au sein de la horde, sonorité brute et rêche aux abois, elles ont su électriser l’atmosphère. C’est sans s’écarter d’une tension en ligne conductrice que s’entrechoqueront adroitement des titres plus (« City’s full », « I Am Here ») ou moins offensifs comme l’inaugural « I Need Something New » et la traversée sur des cendres encore incandescentes de formations passées, teintées de noirceur minimalistes. On pense à Bauhaus ou Suicide, dont elles revisiteront d’ailleurs efficacement leur « Dream Baby Dream » sur un down tempo envenimé. Jehnny la meneuse androgyne, au regard frondeur et addict à la gymnastique gesticulatoire, nous renvoie inévitablement l ‘image d’un Ian Curtis … en talons roses. Peut-être pour éviter la crise d’épilepsie qu’elle semble pressentir, elle demande à l’auditoire d’arrêter l’emploi systématique du flash qui aveugle sa course. La traque continue, envoyant sur son passage un ou deux jeunes cervidés en perte de contrôle planner dans les airs, et c’est la dernière ligne droite qui s’exécute dans l’urgence frénétique de « Husbands » et la transe post-disco jubilatoire de « Fuckers ».

Quentin Moskowicz

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